Rivages / Noir - Mars 2006
Tags : Roman d'enquête Polar militant Trafic Flic France Années 2000 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 12 novembre 2007
Christian Milius, dit Slo, est le nouveau personnage créé par Jean-Paul Nozière. Mauvais flic ou plutôt, flic désabusé, Milius vient de prendre sa retraite. Il traîne sa bedaine naissante du lit au fauteuil, du fauteuil à la boite à Tango où il regarde passer le temps.
Là, quelques beautés sur le retour viennent danser en espérant combler leur solitude. Parfois l’une d’elles a les moyens de se payer la compagnie exclusive de Ghislain, le gigolo de service.
Coincé entre le souvenir d’une femme morte, la charge d’une sœur démente, le chagrin de relations faussées avec ses enfants, Slo commence par se laisser submerger.
Un autre souvenir le dérange, celui de sa dernière affaire qu’il a voulu expédier pour embêter son chef : un arabe retrouvé mort. Malgré les protestations de la sœur de la victime, il était plus facile de conclure au suicide.
Est-ce un fond de mauvaise conscience ou l’envie de regagner un peu de sa dignité perdue, Milius décide de reprendre l’enquête qui le mènera vers "l’Ambassadeur", un notable du coin trafiquant en tous genres, un de ces hommes sûrs de leur pouvoir et de leur supériorité sur les populations locales qu’ils ont exploitées à "la belle époque des colonies".
Ce roman clos la série des enquêtes de Slimane, qui apparaît ici comme un personnage secondaire, et ouvre un nouveau champ.
Encore une fois le récit de Nozière vaut par l’humanité de ses personnages. Une nouvelle galerie de portraits se dessine : Henri, le patron de la boite à tango, ex-truand qui doit sa liberté à Milius ; Ghislain, le jeune gigolo qui rêve de devenir privé ; Patrice, le fils perdu ; Maud, la sœur enfermée dans sa folie meurtrière et surtout Anna, la danseuse de tango, séductrice insaisissable, objet de tous les fantasmes de Milius.
Nozière prétend que Milius-Slo lui ressemble moins que Slimane. C’est vrai que ce n’est plus « Ramona » mais « La Cumparsita », ce n’est plus le blues mais le tango, ce n’est pas Bogart-le Chien mais Ghislain-le greluchon.
Mais on trouve toujours ces personnages désabusés, usés par la vie, par les autres qui attendent d’eux plus qu’ils ne peuvent donner. Des hommes qui cherchent à sauver leur dignité dans un sursaut de conscience et de fierté.
Ce roman a obtenu le Grand Prix du roman noir français du festival du film policier de Cognac 2007.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Pas d'idée.
Les dix premières lignes...
Slo poussa sans conviction la porte du Corps Accord. En cette fin d’après-midi d’un mois de juin torride, il n’espérait pas trouver la foule du samedi soir. Pourtant, le vide de la boite à tango le démoralisa.
— Salut Milius ! héla le patron, dès qu’il reconnu Slo traversant la pénombre de la salle, à peine éclairée de trois lampion chinois. Il lisait L’Équipe derrière le bar. Sa seule lecture du 1er janvier au 31 décembre. Il observa Slo louvoyant entre les tables et les chaises. Son visage afficha de l’étonnement. Pourquoi Christian Milius débarquait chez lui alors que les danseurs, si danseurs il y avait, ne viendraient qu’après vingt heures (…)
Quatrième de couverture...
Christian Milius est surnommé Slo à cause de son dilettantisme et de son goût pour la danse. Il mène une existence solitaire seulement ponctuée par des virées dans la boîte à tango de son copain Henri et par des visites à sa sœur Maud, internée dans un hôpital psychiatrique. Capitaine de police à la retraite, il ne se remet pas d’avoir bâclé sa dernière affaire : un arabe, ex-flic, retrouvé mort en pleine campagne dans des circonstances étranges. Slo avait hâtivement conclu au suicide, malgré les dénégations de la sœur du mort. Pour apaiser ses remords, il reprend l’enquête à zéro, hors de toute légalité. Flanqué du jeune Ghislain, néophyte passionné, Milius suit une piste jalonnée de morts suspectes, qui le conduira au château de celui qu’on surnomme dans la région "l’ambassadeur". L’ancien flic ne soupçonne pas qu’il va aller jusqu’au bout de l’abjection.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...