Ken Bruen

Un avis personnel...

Publié le : 26 septembre 2007

Baston, coups tordus, saouleries et « J’emmerde le système » sont de nouveau dans la partie. Pas de doute R&B sont de retour ! Roberts court après un moyen de faire tomber Tommy Logan, un demi-sel du milieu londonien qui s’est fait une réputation de bad boy en se faisant passer pour Irlandais et en ayant la vengeance facile et violente. Il a battu à mort son frère Tony. Pas besoin d’enquêter, il le lui a dit avant de mourir. Mais Logan bénéficie de plusieurs appuis dans la police de Londres par le biais de son avocat, membre de la même loge maçonnique que le supérieur de Roberts. Qu’a cela ne tienne, avec Brant ils trouveront bien un moyen de l’atteindre. Et si ce moyen c’était Tina, la petite amie de Logan…
Brant de son côté est de nouveau sur la sellette. Le superintendant veut l’éjecter de sa brigade. Bien décidé à ne pas se laisser faire, il aide Falls à coincer un violeur en série. Il attaque des jeunes filles noires à la sortie des boîtes. Seul détail qui permettrait de l’identifier : son haleine empeste l’ail… Afin de garder un œil sur ses supérieurs Brant place des micros dans le bureau de son supérieur !

Ils sont vraiment très forts ces deux-là ! Encore un coup de maître de la part de Ken Bruen. Le seul point négatif est le nombre de pages beaucoup trop petit. Le livre s’enfile à toute allure et la fin est déjà là que l’on se sentait enfin bien, comme d’avoir retrouvé des vieux potes dans un pub. Dommage mais bon, c’est quand même excellent. Humour très noir, des personnages plus qu’attachants et un sens de la phrase impeccable, tout cela avec moult pintes de Guinness et verres de whiskey. Ken Bruen, une fois de plus, l’emporte haut la main. Bravo !

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Les Mac Cabées est la troisième aventure de R&B. Elle est précédée par Le Gros Coup et Le Mutant Apprivoisé.
Les enquêtes de son second personnage, Jack Taylor, sont plus noires.
Pour l’ambiance londonienne : Jake Arnott et sa trilogie sur Harry Starks.
Peut-être géographiquement éloignée, la série télé américaine The Shield est néanmoins très proche des aventures de R&B pour ce qui est de la psychologie des personnages.

Le début...

Les dix premières lignes...

« Je vais mourir ? »
Que répondre à une question pareille ? On ment comme un arracheur de dents et on sort, comme au cinéma : « Meuh non ! C’est juste une égratignure… » ? Ou alors, on serre bien fort la main du mec et on lui dit : « Cramponne-toi, frangin ! »
L’inspecteur Roberts était un professionnel. Un professionnel du mensonge, entre autres… Ça, on ne vous l’enseigne pas dans le manuel de la police. Non, on l’acquiert en prenant du galon. Il envisagea les différentes réponses possibles. Ce qu’il dit fut : « Oui, tu vas mourir. »
Le téléphone avait sonné chez lui à trois heures du matin. L’heure de la mort. S’arrachant à contre-cœur au sommeil, il avait marmonné : « J’espère que c’est pas pour rien, bordel ! » Et avait entendu : « James ! »
Personne ne l’appelait jamais par son prénom. Pas même sa femme. Il avait fait : « Tony… nom de Dieu… où es-tu ? Tu sais l’heure qu’il est ? » Et avait entendu un petit rire triste (...)

La fin...

Quatrième de couverture...

La situation est toujours aussi tendue dans les quartiers chauds de Londres, et Brixton n’a jamais autant ressemblé à une chanson des Clash : le commissaire Roberts est à la poursuite de l’assassin de son frère, une petite frappe londonienne qui se fait passer pour un Irlandais, histoire de paraître encore plus teigneux.
Pendant ce temps, Brant et l’agent Falls sont sur les traces d’un violeur en série qui sévit dans les boîtes de nuit du coin. Brant n’attend qu’une chose : coincer ce salaud et lui faire sentir sa douleur…
Troisième volet des aventures de R&B, Les Mac Cabées enfoncent le clou. Bruen nous projette dans un monde gris aux contours flous où nous ne savons plus très bien qui sont les bons et qui sont les mauvais. Roberts et Brant appartiennent à cette race de flic plus proches des brutes qu’ils poursuivent que du citoyen lambda. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.
Faites-vous discrets, les R&B sont de retour…