Crédit Fric à Brest

Laurent Segalen

Astoure - Décembre 2005

Tags :  Roman d'enquête Polar social Corruption Détective amateur France profonde Années 2000 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 1er mai 2006

Un couple sans histoire. Lui, Jacques-Michel, accaparé par son métier - il fait dans la finance - part décompresser sur les routes à grands coups de footing hebdomadaire. Elle, infirmière, reprend dans le même temps sa tournée auprès des petits bobos de la campagne brestoise.
Un peu plus tard, on retrouve le corps sans vie d'un coureur de fond sur le bord d'une départementale. Pas de trace de choc, pas de blessure. Accident cardiaque ? La gendarmerie est sur l'affaire, mais on n'identifie pas facilement un homme en short...
Il faudra un peu de temps aux pandores pour mettre un nom sur la victime, d'autant que sa femme vient de subir un accident de circulation et qu'hospitalisée, elle n'est plus en mesure de s'inquiéter de l'absence de son mari. Entre temps, ils auront tout de même appris que ça n'est pas le cœur la cause du décès mais plutôt une dose de cyanure ingérée on ne sait comment.
Et puis il y a l'employeur de Jacques-Michel Loiseau, la société Crédit Fric, et derrière elle le COB, le Crédit Coomut de Bretagne, qui s'inquiète, et tente de faire pression pour que "l'incident" ne s'ébruite pas. Mais c'est bientôt la police qui reprend l'enquête, confiée au capitaine Strullys, puis la presse locale qui vient y fourrer son nez et notamment Gaétan Letrusel, ami du capitaine et journaliste au Quoreo...

Laurent Segalen a choisi un duo d'enquêteurs pour résoudre son énigme. Il marie la police et la presse pour les besoins de son intrigue et les fait avancer en parallèle à la recherche de la vérité, chacun avec ses méthodes.
Il recrée pour l'occasion un environnement fictif basé sur un fond de réalité. Brest est bien là, mais les villages alentour sont imaginés, on reconnaît un grand quotidien régional incontournable, mais il ne s'agit pas de Ouest-France, plutôt du Quoreo, quant au CCB, il rappelle un certain Crédit Mutuel...
Car c'est bien la banque et un certain monde de la finance qui sont au cœur de ce roman : les organismes de crédit, leurs magouilles, leurs ficelles pour appâter les gogos consommateurs. À travers la mort d'un cadre d'une des ces officines, Laurent Segalen nous propose une plongée dans cet univers sans autre morale que celle du profit, dans les rouages de la logique libérale, celle des restructurations, de la course à la productivité, celle des chiffres et des tableaux où plus rien d'humain n'existe.
Pour ce faire, il lâche dans le grand bain son duo policier/journaliste qui semble découvrir et décortiquer pour nous l'ampleur des dégâts. L'intention est louable et l'auteur éclaire à sa manière quelques mécanismes tordus qui démontrent le cynisme des financiers de tous bords, voire les collusions du monde politique, syndical, mais il pêche aussi par excès de démonstration. Une fois l'intrigue de départ posée, le texte s'éparpille en présentation de multiples personnages secondaires, l'enquête s'enlise et le rythme s'essouffle rapidement. Les enquêteurs rament mais le lecteur également et on peine à suivre les zigzags du journaliste qui finissent par nuire à l'entreprise de "mise en lumière".
Laurent Segalen nous livre un texte de 350 pages serrées qui, pour arriver à ses fins, mériterait il me semble d'en perdre quelques unes et d'assurer une plus grande cohésion d'ensemble, moins brouillon... Sans doute eut-il fallu resserrer le sujet sur un thème plus précis et ne pas vouloir viser trop large pour garder le lecteur en haleine et donner plus de ressort à l'intrigue. Péché de gourmandise ?..


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Gaétan Letrusel devient personnage récurrent et quitte le journalisme pour devenir détective privé dans le second roman de Laurent Segalen, Meurtre d'un Léonard, paru courant avril 2006.





Le début...

Les dix premières lignes...

En cette fin de matinée, Jacques-Michel rejoint son épouse au doux bercail pour un repas frugal. Puis c'est le rituel footing du mercredi : le tee-shirt blanc aux couleurs de la Corse, une superbe paire de chaussures, des New Balance bien sûr, un short Aréna du plus bel effet et la casquette américaine au cas où le soleil aurait, en ce mois d'avril, l'idée saugrenue de se faire caniculaire. Thermomètre indulgent, conditions idéales pour la sortie. Ce matin, des cumulo-nimbus squattaient le ciel hasardeux, ils ont préféré ne pas être témoins voyeurs de ce qui allait se passer en rase campagne (...).


La fin...

Quatrième de couverture...

Dans la campagne brestoise, un jogger meurt mystérieusement au bord d'une route. L'autopsie révèle la présence de cyanure dans le corps de la victime.
Gaétan Letrusel, célèbre journaliste d'un quotidien local, se retrouve au cour de l'énigme. Gérard Strullys, son ami policier, est également sur la brèche. Les deux hommes tentent de comprendre ensemble qui pouvait tant en vouloir au sportif au point de l'empoisonner : ses collègues de la société financière ? Des ennemis personnels ? Un rival amoureux ?
Le mystère s'épaissit quand Gaétan réalise que le mort était sur le point de parapher un coup de Trafalgar pour l'économie brestoise.
Gaétan Letrusel saura-t-il tirer un à un les fils de cet écheveau ?
Percera-t-il les arcanes de ce crime presque parfait ?


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Laurent Segalen










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