Gallimard / Série Noire - Mai 2007 - Traduction (anglais) : Daniel Lemoine
Tags : Roman d'enquête Serial Killer Flic Londres Années 2000 Humoristique Entre 250 et 400 pages
Publié le : 11 juin 2007
Dans les rues de Londres, sale temps pour la police métropolitaine. Un tueur exécute des flics de façon violente, avec un marteau. Le super intendant est sur la sellette, il met toutes ses troupes sur la piste de celui qui se fait appeler "Blitz", car il frappe comme l’éclair. Ce surnom, le tueur le donne à Harold Dunphy, pisse-copie dans un tabloïd londonien. Ainsi il s’assure publicité et notoriété. Et nargue la police. C’est à Porter Nash et Brant qu’est confiée l’enquête, Roberts, lui, nage dans les tumultes vaporeux de l’alcool après la mort de sa femme. Comment collecter les premiers indices qui mettront sur la piste de Blitz ?
R&B, ce sont Roberts et Brant. Deux flics totalement opposés mais complémentaires. Et doués tous les deux d’un grand talent policier. Un duo plein d’humour, au sein d’une équipe haute en couleurs : Porter Nash, le flic bobo et homo ; Falls, la fliquette black amoureuse de Metal, jeune skinhead paumé ; MacDonald, lèche botte du superintendant et souffre douleur de Brant… Bref un commissariat des plus normaux dans le secteur sulfureux du sud-est de Londres.
Ken Bruen nous propose son NYPD Blue version british. La chronique d’un commissariat londonien, ses flics qui ne sont pas tous des super héros, qui luttent aussi contre leurs démons (coke, alcool…) mais qui tentent tant bien que mal de faire leur boulot. Le tout est très attachant et l’on se surprend à ne pas lâcher le bouquin aussi vite qu’on aurait pensé.
Le roman est très rythmé. Les chapitres sont courts et dynamiques, introduits par des citations toutes plus drôles les unes que les autres. Le style est plein d’humour, noir évidemment. Cependant l’enquête elle-même n’est pas oubliée. Elle rebondit plusieurs fois, à des moments improbables, ce qui rend le plaisir plus grand. Les passages avec Blitz nous font entrer dans son cerveau de détraqué et donnent un pendant noir aux passages plus légers.
C’est aussi un bon roman d’ambiance : Londres, les pubs, la bière et le whiskey… Tout cela fleure bon l’Angleterre.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
R&B – Blitz est la quatrième aventure de Roberts et Brant après Le Gros Coup, Le Mutant Apprivoisé et Les Mac Cabées. Je n’avais pas lu ces trois premiers épisodes, mais cela n’a rien gâché à la lecture. On s’approprie rapidement les différents personnages et l’on prend beaucoup de plaisir.
Les enquêtes de son second personnage, Jack Taylor, sont plus noires.
Pour l’ambiance londonienne : Jake Arnott et sa trilogie sur Harry Starks.
Les dix premières lignes...
Le psychiatre fixait Brant. Partout, dans le cabinet, des affiches remerciaient les patients de ne pas fumer.
Le psychiatre portait une veste en tweed avec des pièces de cuir sur les manches. Ses cheveux fins et blonds tombaient sur ses yeux et il devait les remettre en place toutes les quelques secondes. Le médecin était convaincu d’avoir pris la mesure de Brant.
Il se trompait.
— Bien, sergent, je voudrais que vous me parliez une nouvelle fois de vos pulsions violentes.
En prévision de l’entretien, Brant a choisi une tenue décontractée. Blouson d’aviateur usagé, jean en fin de parcours, Dockers qu’il avait achetés à New York. Il n’était pas rasé et cela accentuait l’aspect raviné de son visage de granit. Il glissa une main dans la poche de son blouson, en sortit un paquet de Weight et un Zippo. Le briquet était aussi usagé que Brant, mais comportait une inscription à peine lisible : "1968".
Le souvenir fit sourire Brant, qui l’alluma. Un nuage de fumée s’éleva.
Le médecin dit :
— Sergent, je dois vous demander avec la plus grande fermeté d’éteindre cela.
Brant tira une bouffée exceptionnellement longue. (...)
— Et qu’est-ce que vous ferez si je n’obéis pas… Vous allez m’arrêter (...)
Quatrième de couverture...
Au début des nouvelles aventures des flics R&B, nos héros semblent bien fatigués : Brant est sur la sellette suite à ses accès de violence et ses rapports avec le psychiatre de la police sont loin d’être apaisés ; Roberts, touché de plein fouet par la mort de sa femme dans un accident de voiture, sombre dans l’alcool ; Falls, pour sa part, souffre de solitude : pas facile d’être une femme flic, black qui plus est, surtout quand on est amie avec un jeune facho bas du front qui n’arrive même pas à épeler correctement le mot "nazi"…
Mais le temps de la décontraction n’est pas encore venu : dans les ruelles de Londres, un jeune psychopathe frustré, obsédé par les livres de serial killer, est décidé à s’en prendre aux malpolis et arrogants de tout poil. Très vite, Brant se retrouve en tête de liste. Décidément, être policier dans les quartiers sud-est de Londres n’est pas de tout repos !
Sa trombine... et sa bio en lien...
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