Pente Douce

Joseph Hansen

Rivages / Noir - Novembre 1989 - Traduction (anglais) : Richard Matas

Tags :  Roman noir Vengeance Psychologie Arnaque Quidam Années 1970 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 15 avril 2007

Domination, manipulation, dépendance.
Quand l’emprise d’une personne sur une autre s’installe, la faiblesse prend l’amour comme prétexte.
Comme tout le monde, Dennis Cutler traîne casseroles et fantômes. Les réprimandes de sa mère à l’adolescent qu’il était surgissent comme des semonces dans ses pensées d’adulte. Elles nous éclairent sur son enfance et l’influence qui s’exerçait déjà sur lui.
Cutler est un homme faible, un lâche qui s’enfonce (Steps Going Down est le titre original). Il ne souhaite qu’une vie facile et manœuvre pour obtenir ce qu’il veut. Simplement sournois pour commencer, il manipule un être plus faible que lui, dépendant.
Mais il tombe amoureux fou d’un homme pour et par lequel il transformera sa sournoiserie en malhonnêteté. Dernier saut du ricochet avant de couler.
Voici un roman noir dans la veine des Goodis, mais loin de la nuit et des rues sombres. Ici bord de mer, plage et soleil avec cocktails et riches vedettes, rendent encore plus sombres ces personnages aux actes terrifiants.

L’écriture d’Hansen est classique, sans grands effets pour alourdir le propos. Bien au contraire, lentement, en finesse, banalement, la tension et le drame s’installent.
Seul accroc dans le rythme, le découpage effectué par Hansen perturbe. Les ellipses surgissent parfois brutalement, égarant un instant les repères du lecteur.
Pente Douce est un portrait de salaud(s). L’histoire s’achève de manière abrupte, digne fin de la dégringolade d’un homme qui a renoncé à toute morale.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Entamez les histoires de l’enquêteur d’assurances Dave Brandstetter. Ou lorgnez vers Jim Thompson et David Goodis pour rester dans la noirceur.

Le début...

Les dix premières lignes...

Cutler traverse l’entrée, apportant sur un plateau le dîner de Moody. Un fin tube de plastique opaque et jaune court d’une bouteille à oxygène placée à côté du lit jusqu’au visage de Moody. Des élastiques entourent la tête de Moody et maintiennent le tube en place, de manière à ce que l’embout du tube pénètre dans la narine de son nez fin et aristocratique. Il souffre d’emphysème. Soixante-cinq ans, frêle, cheveux gris, il est soutenu par des oreillers et regarde le journal télévisé (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

Les égratignures des ongles de Moody sur le bras de Cutler sont profondes et saignent encore. Elles le brûlent et il voudrait les gratter. Il n'en fait rien. Il a enfilé une chemise de flanelle écossaise afin de les dissimuler au médecin qui se trouve à quatre pattes aux côtés du corps de Moody, étendu sur le sol entre le lit et le mur. Le tube à oxygène est enroulé autour du bras de Moody. L'élastique n'est plus tendu autour de sa tête. La bouteille d'oxygène s'est renversée. Cutler n'oubliera jamais le regard de Moody lorsqu'il a pressé l'oreiller sur son visage. Il ne savait pas alors que ce n'était que le début d'une pente douce qui le mènerait plus bas qu'il n'aurait jamais osé l'imaginer.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Joseph Hansen










Edition(s)...

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Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

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