Gallimard / Série Noire - 1957 - Traduction (anglais) : Chantal Wourgaft
Tags : Roman noir Crime organisé Psychologie Truand Quidam Philadelphie Années 1950 Moins de 250 pages
Publié le : 13 mars 2007
Ouvrir Tirez sur le Pianiste !, c’est arpenter de nuit une ruelle étroite et obscure à peine éclairée par un lampadaire blafard.
Un homme poursuivi par des gangsters, un troquet miteux et son pianiste comme autiste, des femmes aussi éloignées du rôle de greluche que Philadelphie l'est de Los Angeles, voilà la galerie de portraits. Goodis et son univers de gueules cassées. Les gens, ceux du bas, du coin de la rue, près du caniveau dans lequel se reflète la lune.
Ce livre est la preuve qu’à partir d’éléments de base pour une histoire archi classique, il est possible de surprendre avec beaucoup d’intelligence.
La narration est inventive. Monologues vindicatifs, dialogues savoureux et surtout, surtout… personnages percutants, que Goodis dévoile tout en pudeur et sans apitoiement. Eddie le pianiste, Clarice à l’horizontale, Lena la maline et Ours le catcheur, tous rayonnent de la vie que l’auteur leur confère et chacun mériterait qu’on s’y attarde en détail.
Le monsieur sait amener son histoire. On se croit dans un règlement de comptes, on se retrouve dans un portrait d’homme réfugié derrière son piano, on passe par une histoire d’amour, on s’étonne de rigoler un peu, et puis vient la gifle. Promenade façon Goodis. Noir, toujours noir.
Pas une fausse note pour ce pianiste.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Le roman a été adapté en 1960 pour le cinéma cinéma par François Truffaut.
Charles Aznavour y tient le rôle principal au côté de Marie Dubois, tandis que Bobby Lapointe y pousse la chansonnette en y entonnant son célèbre Avanie et Framboise (pour la circonstance sous-titrée).
Les dix premières lignes...
Il n’y avait pas de réverbère, aucune lumière dans cette rue étroite du quartier de Port Richmond, à Philadelphie. Une bise glaciale soufflait du Delaware tout proche, faisant fuir les chats errants vers les caves chauffées. La pluie de fin novembre cinglait par rafales les fenêtres obscurcies par la nuit, aveuglant l’homme qui venait de tomber.
À genoux sur le bord de la chaussée, la respiration haletante, il crachait du sang et se demandait s’il n’avait pas une fracture du crâne. Fonçant à l’aveuglette, tête baissée, il s’était écrasé le front contre un poteau télégraphique (...)
Quatrième de couverture...
Je mets mon veto. Cette quatrième de couverture est ignoble, elle dévoile des éléments et gâche le plaisir ! Ne la lisez pas.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...