Chaton : Trilogie

Jean-Hugues Oppel

Rivages / Noir - Janvier 2002

Tags :  Roman d'enquête Polar politique Crime organisé Vengeance Flic France Années 2000 Littéraire Original Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 25 janvier 2007

Un pavillon en meulière dans une banlieue cossue indéterminée. À l’intérieur neuf cadavres, plus un dixième dans le jardin : un vrai carnage. Des armes, du sang, des douilles comme s’il en pleuvait. Des hommes de main ? Un gang ? Une guerre des gangs ? En tout cas, parmi les victimes, il en est une qui sera difficilement identifiable : on lui a coupé et les mains, et la tête...
Par ailleurs, qui est Chaton, cet homme qui a perdu son amour dans les flammes ? Un homme en guerre, mais contre qui ? Contre quoi ? Il est riche, solitaire, sans attache, organisé, bardé de technologie et... prêt au combat.

Bien sûr, ceux-là sont liés, on s’en serait douté, et c’est la résolution de ce mystère, son explication, que propose Jean-Hugues Oppel à la commissaire Valérie Valencia et à ses lieutenants.
L’enquête est difficile. Peu ou pas de pistes, mais Valérie est méticuleuse et puis dans ce pavillon, elle a ressenti que cette tuerie n’était pas gratuite, pas mafieuse, une impression qui ne la quitte pas. Intuition féminine ?..
Les recherches sont dans l’impasse, mais en s’attardant sur le propriétaire du pavillon, la commissaire, aiguillée par un collègue de la brigade financière, débouche sur un homme qui pourrait bien être le décapité, et lui apporter quelques prolongements inattendus :

Un truand. Un homme de main. Un exécuteur de basses œuvres dans divers domaines qui travaille généralement pour le plus offrant. Il jouit de certaines protections.
Corruption d’élus, alimentation de caisses noires, transferts de fonds plus ou moins légaux et de commissions occultes, fausses factures, blanchiment d’argent sale... Je n’ai rien oublié, l’héroïne mise à part ?

Dès lors, un lien privilégié, de plus en plus ténu, se tisse entre Valérie Valencia et Chaton qui, on l’aura compris, est derrière tout ça.
Jean-Hugues Oppel met en scène les arrières-cours politiques, les magouilles en tout genre, le cynisme de ceux qui les organisent. Il dresse devant eux un des exécuteurs de leurs basses œuvres, trahi, bafoué, qui a choisi la vengeance comme expiation. Chaton est sombre, désespéré, et la mort ne lui fait pas peur : il est déjà mort.

L’écriture est sèche, saccadée, les phrases parfois exemptes de verbe (ou à la forme infinitive), courtes, incisives lorsqu’il s’agit de Chaton. Tout en s’attachant à ses deux personnages principaux à qui il sait donner une réelle épaisseur en explorant l’empathie qui se développe entre eux, Jean-Hugues Oppel présente des faits, rien que des faits, comme un rapport, comme un constat.
On pense à James Ellroy bien sûr, celui de American Tabloïd et d’ailleurs, on le retrouve même dans le récit ; un clin d’œil où il se transforme en pur-sang :

Black Dahlia, un crack comme on n’en fait plus. Vous êtes trop jeune pour connaître, inspecteur...

Des personnages attachants, une panoplie de seconds rôles de poids, un sujet ancré dans le présent et la réalité politique, un style qui fait mouche. Oppel connaît la musique, et il sait en jouer.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Sûrement même... French Tabloïds qui s’affirme comme la suite logique de Chaton : Trilogie en s’attachant cette fois au contexte politique qui précéda les dernières élections présidentielles en France.
Et on attend le suivant, Réveillez le Président ! (à paraître fin février), avant de glisser à nouveau son bulletin dans l’urne.

Le début...

Les dix premières lignes...

Un massacre.
Le pavillon en meulière se dresse devant Valérie Valencia qui le contemple mains dans les poches avec un seul mot en tête. Elle vient d’en sortir. Besoin de prendre l’air dans le jardin.
Autour, d’autres maisons individuelles à flanc de colline, quelques villas plus cossues de-ci de-là, des petits immeubles façon "résidence" comme les appellent les promoteurs immobiliers histoire de justifier le prix de vente du mètre-carré ou des loyers prohibitifs. Beaucoup de verdure. Des rues étroites (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

Dix cadavres, dont un sans mains ni tête, sont retrouvés dans un pavillon de banlieue anonyme. Vu leurs armes, et surtout le laboratoire de chimiste clandestin découvert à la cave, tout porte à croire qu’il s’agit d’un classique règlement de comptes entre trafiquants de drogue rivaux. Chargée de l’enquête, la commissaire principale Valérie Valencia va en fait mettre au jour la croisade vengeresse d’un homme trahi, sur fond de manœuvres politico-financières douteuses qui remontent jusqu’au sommet de l’état.
Tâche difficile pour la commissaire qui a du chien (un labrador sable) ; l’ennemi serait plutôt chat : mystérieux, insaisissable, et sans pitié.
Un livre à lire d’urgence avant les élections... et à relire après, à la lumière des résultats !


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Jean-Hugues Oppel










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Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

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