L.A. Requiem

Un avis personnel...

Publié le : 1er novembre 2006

Joe Pike, jeune agent de police en uniforme du LAPD et son coéquipier Abel Wozniak sont sur le point d'arrêter un pédophile notoire lorsque l'interpellation tourne mal. Le suspect, ainsi que Wozniak, sont retrouvés morts sans qu'on sache très bien ce qui s'est véritablement passé...
Douze ans plus tard... Joe Pike et Elvis Cole ont monté une agence de détectives privés. Alors que Cole file le parfait amour avec sa fiancée qui vient de débarquer de Louisiane, Pike l'appelle à l'aide : un de ses amis, le riche homme d'affaires Franck Garcia, a des ennuis : sa fille Karen a disparu.
Pike et Cole se mettent en chasse, d'autant que Joe, il y a bien longtemps, du temps où il faisait encore partie du LAPD, a eu une aventure amoureuse avec la dite Karen. Mais c'est bientôt le cadavre de la jeune femme qu'on découvre. Cette fois, la police s'en mêle...

Robert Crais s'attache à deux choses avec précision dans son roman : d'une part l'enquête sur l'assassinat de Karen Garcia qu'il décortique méthodiquement, d'autre part le personnage de Pike qui, sans être narrateur n'en est pas moins central, sorte de roc ténébreux qu'on découvre peu à peu au cours du récit à coups de flash-backs :

Quand je le regarde, je ne peux pas m'empêcher de penser au plus grand pitbull humanoïde du monde."
Pike utilise en général un colt Python 357 Magnum à canon de quatre pouces. Chargé à balles lourdes, il peut facilement transpercer un bloc-moteur. Pike utilise en général ce genre de balles.

Le personnage est un peu stéréotypé : ex-flic à l'enfance difficile qui a décidé dans sa jeunesse, en réponse à la violence de son père, de faire le bien. Point.
Silencieux, solitaire, bougon, mystérieux, Pike n'en est pas moins attachant et l'auteur, à chaque "révélation", sait nous donner envie d'en savoir plus, d'approfondir encore notre connaissance de la fêlure qui brise cet homme.
L'enquête en elle-même, soutenue par une intrigue solide, est aussi une plongée au cœur de l'élite du LAPD, au cœur d'un service de police criminelle. Robert Crais se fait technicien, il décrit les méthodes, les ambiances, les luttes intestines et cette manière qu'ont toutes les polices de se fermer à toute intervention extérieure.

Il est des romans où le simple fait que l'auteur raconte son histoire, mène son intrigue, soit suffisant pour capter l'intérêt du lecteur. Après tout, n'est-ce pas là aussi la qualité première d'un bon récit ?
L.A. Requiem fait partie de cette catégorie. Ici, pas de message subliminal, mais une construction solide, d'une logique et d'une précision implacables ; des personnages d'épaisseurs aux interactions convaincantes ; une photographie réaliste d'un environnement donné – en l'occurence Los Angeles en général et sa police en particulier.
L.A. Requiem n'est pas à classer dans la grande littérature, c'est juste un excellent thriller, et ça n'est déjà pas si mal...

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

L'ambiance, l'environnement, la qualité de l'intrigue, ne sont pas sans rappeler qu'un certain Michael Connelly s'est lui aussi attaché à la ville de Los Angeles et à sa police...