Editions du Barbu - Septembre 2009
Tags : Thriller Serial Killer Vengeance Psychologie Quidam France profonde Années 2000 Littéraire Moins de 250 pages
Publié le : 27 janvier 2010
La collection Polars & Grimoires continue à questionner l’imaginaire populaire au travers du polar. Il me semble bien que Bernard Leonetti fasse ce que j’appellerais des erreurs de style de « débutant », quelques clichés malvenus du genre qui font plonger les gens dans une tasse de café, quelques digressions faciles : « Julien avait pris la route dans l’après midi pour éviter les embouteillages. Les embouteillages ne l’évitèrent pas. » ; ou moche : « la salle s’offrait à lui. Aussi les consommateurs. ». Quelques « automatismes » d’écriture aussi : « ignorance crasse ».
Mais voilà… à chaque fois que j’ouvre un roman de la collection Polars & Grimoires (le quatrième en l’occurrence), je suis happé et on fera aisément abstraction du style qui pourra d’ailleurs très bien convenir à d’autres que moi, d’autant plus que les remarques ci-dessus ne fleurissent pas à chaque page ou à chaque phrase comme chez certains auteurs dont on retrouve souvent les livres par paquets de vingt sur les tables des librairies ; ils feraient bien, eux, de se procurer de toute urgence le « Dictionnaire des clichés littéraires » de monsieur Hervé Laroche paru aux éditions Arléa. De plus, que l’on ne s’y trompe pas, Leonetti sait raconter une histoire. Et puis il y a ce vif intérêt que je ressens pour les thèmes de la collection…
Peut-être est-ce parce que les sujets abordés collent d’emblée à l’imaginaire « collectif » — à la légende — et qu’elle (la collection) le décortique (son sujet) sous divers aspects : les faits et la façon dont ils sont interprétés ; la puissance de la légende de la bête du Gévaudan entremêlée au polar fonctionne de façon particulièrement intéressante… Le mécanisme de la rumeur, la construction d’hypothèses fumeuses, la récupération religieuse, le traitement médiatique… autant de pistes à suivre.
Cela fait maintenant quelques mois que j’ai lu ce roman et il m’en revient de temps en temps des bouffées quand je me promène dans les bois.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Penchez vous donc sur les autres ouvrages de la collection Polars & Grimoires. Et pourquoi pas aller aussi faire un tour du côté de La Forêt Muette de Pierre Pelot ?
Les dix premières lignes...
LE GÉVAUDAN. Plus exactement le Haut-Gévaudan, là où le département de la Lozère s’encastre entre le Cantal et la Haute-Loire. L’ancien comté s’est soumis à cette géographie administrative. La montagne, les vallées, les rivières, elles, n’en n’ont que faire. Le pays réel déborde les frontières. Stigmate de la modernité, une cicatrice noire coupe en deux le pays. C’est l’autoroute reliant Clermont-Ferrand à Montpellier. Les viaducs enjambent les précipices, raccourcissent les distances.
Le Gévaudan, donc.
Quelque chose suinte de cette terre. Comme une brume qui lève, s’insinue dans les sous-bois, traîne sur les landes, remonte les cours d’eau. De nos jours, les 4×4 empruntent les sentiers jadis marqués au pas des loups. Les kayaks s’enfoncent dans les gorges où trouvèrent refuge les camisards. Les touristes colonisent les sentiers escarpés de la
Margeride. Songent-ils alors à la Bête ? Car la légende demeure. Tapie sous les ponts. Cachée dans les forêts. Elle hante encore les esprits comme jadis elle hantait les campagnes (…)
Quatrième de couverture...
1764… Le Gévaudan. Quatre-vingt-dix-neuf morts.
De nos jours… Julien Ferrand est créatif publicitaire. Pour lui, l’extérieur du périphérique est « terra incognita ». Quand il apprend qu’il hérite d’une ferme en Lozère, Julien ne connaît de la Bête du Gévaudan que les images en cinémascope du Pacte des Loups. Qu’importe ! Le voyage sera de courte durée. Juste le temps de mettre en vente l’encombrante succession.
À Saint-Chély-d’Apcher où il débarque, les esprits sont en effervescence. Une femme a été retrouvée égorgée. Une autre, en chemin vers Compostelle, est tombée dans un ravin. Un mystérieux animal aurait été vu rôdant près du corps de la seconde victime… Du café du commerce au cabinet feutré du notaire, Julien se met à l’écoute de la mémoire collective. Il découvre la saga historique de la Bête et le tissu de rumeurs entretenant la crainte de son retour. Car qui était le monstre qui endeuilla le Gévaudan au XVIIIe siècle ? Un fauve ramené d’Afrique ? La survivance de quelque animal préhistorique ? À moins qu’il ne s’agisse des œuvres du « Meneur de loups », personnage diabolique ressemblant trait pour trait à l’oncle dont vient d’hériter Julien…
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...