Une Vie d'Espion

Un avis personnel...

Publié le : 1er mai 2006

Immédiatement, nous voilà dans le bain, littéralement, dans les eaux de l'East River, près de l'aéroport de La Guardia, à New-York, et sous les tours de Manhattan. Un Boeing vient de se crasher. Un seul survivant : Bobby Harland, fonctionnaire de l'ONU et ancien agent du contre-espionnage britannique, le M16, avant un cancer, éradiqué depuis, mais qui l'a obligé de changer d'activité. Comme il se trouvait dans l'avion en compagnie de personnes détenant certains dossiers confidentiels, le voilà propulsé malgré lui dans une affaire internationale qui le dépasse forcément au prime abord.
Le FBI entend mettre la main sur un rapport du président de l'ONU, à l'intention du Tribunal Pénal International de La Haye, qui ferait état de crimes commis pendant la guerre en Bosnie, avec preuves et témoignages enregistrés sur un fichier électronique. Parallèlement, Harland, au sortir de l'hôpital après le crash, est victime d'une agression et d'un vol de ses affaires de travail. Convaincu par les services secrets anglais que la tragédie aérienne est la conséquence d'un sabotage, alors que le FBI le nie, Harland va mener sa propre enquête aux États-Unis d'abord, puis en Europe, à Londres notamment où il va faire connaissance d'un prétendu fils qu'il aurait eu dans sa jeunesse avec une espionne tchèque. Il avait renié son passé d'espion, tourné la page avec sa nouvelle vie de haut-fonctionnaire de l'ONU, tout un pan de son existence refait surface et le fragilise au moment même où son combat contre de multiples ennemis est à son paroxysme.

De nombreuses questions se posent à lui, comme à nous, lecteurs. Qui est avec qui ? Qui est contre qui ? Qui a intérêt à ce que les atrocités commises en Bosnie restent cachées et impunies ? Quel est le rôle des états comme la Grande-Bretagne et la France dans ce conflit ? Subtilement, et sans perdre la maîtrise d'une intrigue savamment agencée, Henry Porter donne des clés, rafraîchit les mémoires et passionne avec l'histoire récente revue par le filtre de la fiction. Aucune baisse de rythme sur les 600 pages qui composent le récit. La crédibilité des personnages et des situations ne pâtit pas de la construction romanesque haletante. Les références aux technologies de pointe ne noient pas l'histoire. Voici donc un livre qui démontre que le genre espionnage a encore de beaux jours devant lui.

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Une adaptation cinématographique de ce roman est prévu, avec Michael Caine dans le rôle principal. Peut-être, une erreur de casting, car Michael Caine est désormais trop âgé pour incarner Harland.

On espère toute de même un film réussi, dans la lignée des récents "The Constant Gardener" et "Syriana".