Transes

Un avis personnel...

Publié le : 30 novembre 2006

Rachid de jour, Yasmina de nuit. Une vie partagée : subie d'un côté, rêvée de l'autre, homme à tout faire côté pile, femme fatale et provocante côté face.
Lors d'une sortie nocturne, Yasmina se fait agresser par trois jeunes militaires. D'abord en tant que femme, puis, bousculée, lorsque sa perruque tombe, en tant que travesti ; bien pire aux yeux de ses agresseurs !..
Elle est ramassée par un couple de retraités qui l'amènent à l'hôpital, puis reviennent le lendemain pour prendre de ses nouvelles. Ils prennent d'ailleurs cette affaire très au sérieux, pleins de compassion, voulant racheter leur lâcheté de la veille lorsqu'ils ne sont pas intervenus au moment de l'agression. Il n'est pas question d'en rester là, et ils ont déjà porté plainte, se faisant passer pour les parents adoptifs de Rachid...

Jimmy Sabater met en scène le couple Rachid/Yasmina, né dans un corps masculin mais pensant, réagissant, au féminin. Il tente de nous faire approcher la psychologie de son personnage, sa vie quotidienne aussi, puis le plonge dans des aventures mouvementées. Une sorte d'engrenage infernal se met en place et le pauvre narrateur, bien mal en point après sa dégelée, se trouve pris entre mille feux : le couple de retraités et leur étrange sollicitude ; Alexandre, le beau Alexandre, mystérieux nouveau colocataire ; ses agresseurs, arrêtés puis abattus dans leur cellule ; sans compter les flic teigneux qui le/la soupçonnent... Rien ne va plus...

On se demande où veut en venir l'auteur, quelle est sa démarche. On n'aborde pas un tel sujet, de tels particularismes, par hasard. C'est en général qu'on a des choses à dire... S'agit-il d'évoquer la transsexualité ? Les milieux interlopes ? L'ambivalence – proche de la schizophrénie – qui habite le couple Rachid/Yasmina ? Allez savoir...
Le problème, c'est qu'à aucun moment on ne croit au personnage, ni au déferlement qui lui tombe sur la tête. Le récit est truffé d'invraisemblances, voire même d'incohérences : à ce titre le relation Rachid/Alexandre vaut son pesant de cacahuètes... Des personnages apparaissent, puis disparaissent sans avoir tenu leur rôle, sans qu'on sache ce qu'ils sont venus faire là ; peut-être s'étaient-ils perdus ?..

Ecrire une fois au féminin et un peu plus loin au masculin pour souligner la dualité du narrateur ne suffit pas à donner un roman sur les affres de la transsexualité. Bref, à éviter.

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Quelques pistes à explorer, ou pas...

Sur le même sujet, la qualité en plus, Transfixions, de Brigitte Aubert.