Auto édité - Janvier 2002
Publié le : 1er mai 2005
On est en plein procès. Dans le box des accusés Georges Fragance, accusé
d'un hold-up au cours duquel il y a eu mort d'homme. Georges est le
coupable idéal : un marginal qui vit tant bien que mal de théâtre et de
lecture, fragile, qui réagit à peine aux accusations portées contre lui
; et puis cette histoire de billet de loterie perdu qu'il raconte pour
se disculper ne tient pas debout, au moins aux yeux des enquêteurs.
À la barre des témoins, Angélique Duhaut , son ex-compagne, appelée par
la défense pour "redresser" un peu le portrait de ce condamné avant
l'heure. Mais au lieu de venir en aide à Georges, le témoignage
d'Angélique l'accable presque : "Je ne sais pas, je ne sais pas... Bon, c'est vrai, il n'est pas comme les autres...". Résultat : dix ans fermes.
Pourquoi Angélique n'a pas témoigné est le thème de ce court roman. Louis
Pétriac nous décrit par le menu, comme vue de l'intérieur, la relation
destructrice qui a uni un temps ces deux êtres. Car si Georges est
véritablement quelqu'un de fragile, peu sûr de lui, un peu toujours
dans la galère et peu enclin à se glisser dans le moule confortable de
la société de consommation, il revient tout de même, une fois incarcéré,
sur "l'absence" de ce témoignage qui aurait du l'aider à se disculper.
Il lit beaucoup et tombe par hasard sur un ouvrage traitant de la
perversion narcissique où il lui semble voir le portrait, ligne après
ligne, de son ex-compagne : "... ils ne font pas exprès de faire mal aux autres, ils font mal parce qu'ils ne savent pas faire autrement pour exister". Dès lors, il sort de son apathie et, aidé de son avocate, tente de remonter la pente qui l'a mené jusqu'à sa cellule.
Histoire d'une Violence Perverse n'est pas vraiment un polar, il n'y a pas de véritable intrigue et ceux qui chercheraient à découvrir le coupable avant la fin en seraient pour leurs frais. Je le qualifierai de polar didactique, où l'auteur tente, à sa manière, de nous faire approcher cette névrose qu'est la perversion narcissique. Le ton est sobre, très impersonnel
(les personnages ne sont que très rarement nommés), comme si Louis
Pétriac voulait nous faire sentir jusqu'à quel point Georges a été
déstructuré, dépersonnalisé, par cette relation. Peut-être quelques
scènes un peu plus "vivantes", retraçant par des exemples concrets le
machiavélisme maladif d'Angélique à l'égard de Georges auraient amené à
une compréhension plus vive de cette pathologie. Un roman sombre qui
donne à réfléchir...
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Le site de l'auteur bien sûr, où vous pourrez vous procurer ce roman autoédité, également disponible chez Amazon sous le titre Madame Attaque, Harcèlement et Violence.
Quelques adresses pour vous permettre d'approcher un peu mieux cette maladie : avec des témoignages d'internautes tout d'abord, ou encore ce compte-rendu d'une conférence sur le sujet donnée à Lausanne par deux psychiatres. Vous pouvez également visiter le site de Marie-France Hirigoyen, spécialiste française en la matière, auteur de deux ouvrages sur la question : Le Harcèlement Moral : la Violence Perverse au Quotidien, paru en 1998, ou Le Malaise dans le Travail, Harcèlement Moral : Démêler le Vrai du Faux, en 2001.
Les dix premières lignes...
- Madame, je vous remercie de bien vouloir vous approcher, de décliner vos nom, prénom, âge, profession et qualité.
- Angélique Duhaut, quarante ans, décoratrice. Je suis divorcée,
articula-t-elle de façon inaudible, presque gênée d'avoir à s'afficher
ainsi en public.
- Madame, vous parlerez un peu plus fort pour que la Cour entende mieux ce que vous avez à dire, et vous allez jurer de dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité. Levez la main droite et dites je le jure.
- Je le jure (...).
Quatrième de couverture...
C'est sûr, c'est lui ! D'ailleurs, ça ne peut être que lui puisque tout l'accuse !..
Confronté à des difficultés matérielles, Georges a eu, à la veille des fêtes de fin d'année, recours à une solution expéditive pour subvenir à ses
besoins. Celle qui a longtemps prétendu l'aimer en est intimement
persuadée, car il lui a souvent donné l'impression de n'être pas un homme comme les autres... Mais cela suffit-il à faire de lui un coupable ?
On s'aperçoit très vite, dès que les circonstances s'y prêtent, que la
perte de confiance en soi, après un mauvais coup du sort, peut suffire
à vous transformer en coupable idéal. Pour avoir été incapable d'offrir
une crédibilité, ce présumé coupable ne peut être que celui que tout
accuse : l'existence d'un mobile, l'incapacité de justifier la
provenance d'une coquette somme d'argent, le témoignage tiède et
ambigu, devant les tribunaux, d'une destructrice patentée maniant la
perversion narcissique avec dextérité, sont autant d'éléments qui
précipitent les choses.
Ce n'est qu'au terme d'un début de reconstruction personnelle que Georges, que tout accusait, va parvenir à trouver une solution, convaincre et s'en
sortir...
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...