L'Enfant à la Luge

Un avis personnel...

Publié le : 1er mars 2006

Une fillette enlevée. Cinq années passent. L'enquête n'a pas avancé d'un pouce. On a un suspect, mais pas de preuves. Les parents de l'enfant se sont séparés. Mike, le père, a fait de la prison pour avoir roué de coups le suspect présumé, un prêtre défroqué.
Mike a déjà connu un premier drame dans sa jeunesse. Sa mère est partie un beau jour, il ne l'a plus revue. Est elle partie à l'étranger ? En France ? Car elle avait des origines françaises, ou a-t-elle été tuée par le père de Mike, mari jaloux et surtout malfrat notoire ? La personnalité du père peut laisser croire, à certains détails, que les deux affaires sont liées, mais on en resterait là, comme Mike torturé par les remords et les hypothèses infinies si, un jour, on ne retrouvait l'anorak d'origine de la fillette accroché à une croix, à l'endroit même de sa disparition, sur la colline où les enfants skient et font de la luge en hiver.
L'enquête peut reprendre, mais pour Mike, les policiers, même si ce sont des amis, ne vont pas assez vite et font mal leur travail. Il va demander de l'aide à une ancienne connaissance qui travaille dans un cabinet d'avocats, une ex petite amie. Son père va vouloir également lui prêter main forte. Dès lors, les événements vont se précipiter. Un magnétophone va diffuser la voix de la fillette dans le bois près de la maison de Mike. Quelques morts, un pendu, un homme brûlé vif, vont faire monter la tension dans la ville. Des indices, des révélations, des apparences trompeuses enfin déjouées nous emmènent vers un dénouement inattendu.

Personnages attachants, surtout Mike, dont les errements, la culpabilité, les crises de colère et les espoirs sont parfaitement bien transcrits. Histoire qui remplit parfaitement son contrat de frissons. Cependant, malgré de grands noms du polar américains à la mode, Dennis Lehane, Harlan Coben, convoqués en tant que fées au-dessus du berceau de l'auteur nouveau, il manque une flamme pour faire de l'Enfant à la Luge un grand thriller. On ne s'ennuie pas vraiment. Efficace, classique, le suspens se déroule en chapitres courts avec de bons dialogues crédibles, mais justement, ce n'est ni le Lehane de Mystic River, auquel ce livre fait penser, ni le meilleur de Harlan Coben, grand maître es disparitions. Juste un ton en dessous.

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Chris Mooney a écrit un premier roman, Déviances Mortelles , qui a pour sujet une traque au serial killer, soit une lutte terrifiante entre celui qu'on nomme le marchand de sable, tout droit sorti d'un film d'épouvante et capable de pénétrer les esprits des ses victimes, et un flic paranoïaque. Pour ce roman-ci, les fées célèbres convoquées au-dessus du berceau étaient Thomas Harris et Michael Connelly. Excusez du peu.