Parpaillon - Septembre 2004
Tags : Roman noir Roman d'enquête Détective amateur Amérique du Sud Années 2000 Moins de 250 pages
Publié le : 30 novembre 2005
Marseille, septembre 2002, la mystérieuse Cristina rejoint à la nage, depuis la côte, le phare du Planier (huit kilomètres de détermination !..) avec
une idée en tête : la vengeance... Charles Simian, architecte et homme
d'affaire en délicatesse avec le fisc, au bord de la déconfiture
financière, qui navigue en solitaire sur sa rutilante vedette, est
l'objet des ses attentions...
Dix mois plus tôt à La Havane, une jeune femme de ménage cubaine est retrouvée morte, défenestrée, au pied d'un des plus grands hôtels de la ville. Le corps est nu, un cigare planté dans le vagin. Pour Manuel, son fiancé, son
obscur amoureux, c'est la fin du monde, de son monde ; sa vie se brise
comme le crâne de Tamia. Pourtant, il va chercher à savoir, à
comprendre...
Franck Membribe, dont c'est ici le premier roman, nous entraine dans une
intrigue voyageuse dont Cuba serait le centre de gravité. Le début de
l'affaire et son épilogue semblent s'enchevêtrer dans une construction
"dédoublée" : on connaît les tenants, les aboutissants, mais pas ce qui
les relie. Reste à recoller les morceaux et à démêler l'écheveau des
preuves...
Dans un style mordant, incisif, où on ressent comme une certaine colère rentrée qui finit par transpirer,
au détour des mots, des phrases, des expressions, l'auteur nous offre
sa vision du monde à travers ce roman noir qu'on peut prendre comme une
allégorie à multiples facettes. Cuba y est omniprésente, le vie de ses
habitants, leurs espoirs comme leurs déboires, leur misère, la
confrontation de la révolution permanente à l'avancée inexorable du
capitalisme triomphant :
Une simple course contre le montre, un pied de nez au sous-développement, un bras d'honneur à la nature implacable. Un challenge absurde et passionnant. Comme l'existence.
On sent que Franck Membribe a donné beaucoup d'ambition à son texte et que plusieurs lectures sont possibles, mais peut-être a-t-il été trop gourmand, tout
en faisant preuve de concision (le roman compte cent trente pages). Il
y a incontestablement un ton, rude, un style, parfois un peu austère,
et l'ébauche d'un discours qui ne demande qu'à s'épanouir.
L'essai est réussi, la transformation manquée... Mais la suite de l'aventure
est attirante. Il y a du potentiel dans cet homme-là !..
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Histoire de vous mettre en appétit et de découvrir la patte de Franck Membribe, vous pouvez toujours faire un tout du côté des nouvelles disponibles ici-même dans la rubrique adéquate. Vous y découvrirez un texte signé de l'auteur : Kerosene's Blues, plutôt... "musical".
Les dix premières lignes...
Marseille - Port des Goudes - 7 septembre, 6 heures 45.
Le taxi s'arrêta face à la jetée. Le chauffeur, de mauvais poil,
insensible au charme de sa passagère, refusa de pousser jusqu'au
parking du passage des croisettes, sous prétexte de charger un client
pressé à la pointe de l'Endoume. Il reste environ cinq cents mètres,
puis un chemin prolonge la route sur quatre cents jusqu'au cap, vous
pouvez pas vous tromper, grommela-t-il avant d'opérer un demi-tour
crissant. Indifférente à sa goujaterie, Cristina trouva parfaite l'idée
d'un échauffement pédestre d'un petit kilomètre (...).
Quatrième de couverture...
Entre Marseille et Cuba, sur fond de tourisme sexuel, L'Ouverture Cubaine est un voyage dans le monde du polar.
Cristina, une exilée cubaine ex-nageuse olympique, enquête sur la mort inexpliquée de sa jeune sœur restée à La Havane.
Pour se faire justice, elle séduit Charles Simian, l'homme qu'elle croit
coupable ; un architecte érotomane poursuivi par ses créanciers.
Sa soif de vengeance lui imposera un retour au pays pour affronter ses
vieux démons ; en pleine déliquescence du régime castriste, au-delà des
fausses évidences, la vérité sur ce crime ne laissera pas indemne.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...