Gallimard / Série Noire - Septembre 1986
Publié le : 31 octobre 2005
Des numéros à qui une voix ordonne d'agir et qui obéissent, sans
broncher... De l'autre côté de la rue, caché, celui qui se fait appeler
Hadès, le gouverneur des morts, veille, surveille ; il faut qu'il sache qui se cache derrière chaque visiteur.
Mais qui donc est visité(e) ? Qui donc doit être protégé(e) ? Qui donc
représente un danger ?.. En tous cas, numéro 52 doit être éliminé,
comme l'ont été avant lui les numéros 28 et 42 ; c'est une question de
vie... ou de mort.
C'est le commissaire Salarnier qui sera chargé de cette enquête. Le corps d'un homme vient
d'être retrouvé sur un chantier, la tête tranchée, net, et cette tête
est bien connue du policier : c'est celle d'un collège de l'institut
médico-légal.
Thierry Jonquet nous offre là un court roman d'une densité exceptionnelle, un
récit sombre et désespéré où la mort est omniprésente et où le mystère,
entretenu jusqu'au final, rôde en permanence. Car si l'enquête est
précise, réaliste, menée par le commissaire Salarnier qui se débat dans
sa vie personnelle avec la maladie de sa femme, du côté du "coupable",
Hadès, ce ne sont que points d'interrogation. Qui se cache donc là ?..
Difficile d'en dire plus sans dévoiler les ressorts de cette "belle" allégorie
autour de la mort, de son refus, savamment construite et documentée mais
aussi très particulière dans son agencement. Thierry Jonquet n'est pas
écrivain à installer ses deux pieds dans le même sabot ; il le prouve
ici avec une grande maestria.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Thierry Jonquet manie avec bonheur les ambiances différentes. Dans le genre "glauque", je ne peux que vous conseillez la lecture de son roman Mygale.
Les dix premières lignes...
Numéro 52 était un petit bonhomme rondouillard, au crâne chauve protégé de la
froidure par une toque d'astrakan noire. Numéro 52 ignorait qu'il était
ainsi affublé d'un numéro.
Il rajusta sa mise en examinant sa silhouette boudinée dans la vitrine d'un pressing. Un
vent glacial soufflait dans la rue. Un manteau en poil de chameau,
ainsi que des sous-vêtements de tissu thermolactyl tenaient bien chaud
à Numéro 52. Il était donc là, Numéro 52, à contempler son image dans
le miroir qu'offrait la devanture d'une boutique de nettoyage
automatique, un jeudi de novembre (...).
Quatrième de couverture...
Pauvre numéro 52 ! Il se promène, insouciant, satisfait. Il ignore
que dans le Royaume des Morts, Hadès le guette, l'épie. Et que bientôt,
il traversera les eaux noires du Styx pour venir le tuer. Comme il a
tué Numéro 42. Et là-bas, dans le manoir, Lola, dédaigneuse de ces
querelles, dort.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...