Librio Noir - Février 1998
Tags : Nouvelles Marseille Années 1990 Original Moins de 250 pages
Publié le : 28 février 2005
Même le temps d'une nouvelle, Jean-Claude Izzo ne peut s'empêcher d'écrire sur Marseille et sur les gens qui la font, fussent-ils de pauvres déshérités, des oubliés du train social, et peut-être justement parce qu'ils font partie de cette population, de ces gens comme les autres, ancrés dans la réalité ; une réalité pas souvent rose, et qui tend parfois vers les couleurs les plus sombres.
Au hasard de ces sept nouvelles, publiées à l'origine dans des ouvrages collectifs ou des magazines, on croise "marin perdu", chômeur, prostituée, docker ou émigré clandestin, confrontés au mal de vivre, au racisme "ordinaire". Izzo nous décrit la vie du petit peuple de Marseille, ou la vie tout court, son côté parfois peu reluisant, dans de courts textes sombres, qui empruntent parfois leur justesse à le lecture des faits divers les plus sordides. Poignant...
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Sans doute la trilogie noire de Fabio Montale... mais ne serait-ce pas déjà lu ?..
Les dix premières lignes...
Marion ouvrit les yeux. Un bruit l'avait tirée du sommeil. Un bruit sourd. Comme un coup dans la cloison.
Elle ferma les yeux, avec lassitude, puis les rouvrit. Théo n'était plus là, à coté d'elle. Mais sa place, dans le lit, était encore chaude. Il va se tirer, cet enfoiré, elle se dit.
Ses yeux s'habituèrent à l'obscurité. Théo était accroupi, à la recherche de ses affaires éparpillées sur le sol. Elle sourit en se rappelant quelle folie cela avait été quand ils étaient rentrés cette nuit. Ce désir qu'elle avait de se faire baiser par lui, encore. Ils n'avaient fait que ça tout hier, ou presque (...).
Quatrième de couverture...
"Theo n'était plus là, à coté d'elle. Mais sa place, dans le lit, était encore chaude"... Ainsi s'évanouissent les marins... Et les rêves d'amour avec eux. Une fois de plus, l'espoir s'arrête au bord du quai... Une fois de trop pour Marion... Vivre fatigue.
Gianni le sait déjà. Aux prises avec deux skinheads et un berger allemand, cet ancien militant ouvrier doit réagir. Vite. Il ne peut compter que sur lui-même. Ou bien encaisser l'humiliation... Est-ce vraiment cela, la vie ?
La question vaut pour Osman, victime du racisme ordinaire. Pour Gérard, l'ancien docker qui voit ses illusions sociales s'enfoncer dans les eaux noires du vieux port... Pour Aurore ou pour Giovanni, héros malgré eux des ces faits-divers au parfum de tragédie...
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...