Sinaloa Story

Barry Gifford

Gallimard / Série Noire - Février 2002 - Traduction (anglais) : Laetitia Devaux

Tags :  Roman noir Quidam Etats Unis Années 2000 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 30 octobre 2010

Recommandé Convenons-en, certains romans assèchent littéralement la plume. On aimerait énoncer, à grands coups d'adjectifs admiratifs, l'état mental dans lequel on se trouve, mais les mots manquent, l'inspiration se tarit et surtout on a peur d'affadir l'œuvre originale avec des banalités.
Bref, adoptons le profil bas.
Sinaloa Story appartient à cette espèce rare de romans, laissant le lecteur sans voix, comme assommé par un trouble persistant qui lui remue au moins autant l'intellect qu'un point de l'anatomie indéterminé, situé à peu près sous le sternum.
Pour mémoire, Barry Gifford est l'auteur de Sailor et Lula, un titre adapté au cinéma par David Lynch, et dont Gifford a poursuivi l'histoire sur plusieurs volumes. Sans doute satisfait du résultat, il a continué à collaborer avec Lynch, participant à l'écriture du scénario de Lost Highway. Voilà pour l'aspect informatif.
Paru chez Gallimard, lorsque la collection Série Noire ressemblait encore à quelque chose, Sinaloa Story emprunte son découpage et ses effets au cinéma. Ellipses, procédés narratifs et impressions visuelles persistantes jalonnent le récit. Le lecteur se trouve ainsi immergé comme dans un scénario de film. Le genre de film noir et intimiste, où la caméra se focalise sur les personnages et révèle par touches progressives l'environnement dans lequel ils baignent, états d'âme et motivations y compris.

L'art de Barry Gifford donne sa pleine mesure dans la caractérisation des personnages. Avec un nom – toujours très imagé –, quelques éléments descriptifs, des dialogues incisifs, un embryon d'histoire personnelle, Gifford pose son bonhomme ou sa bonne femme. Des marginaux, des écorchés, souvent à la limite de la légalité, à l'image de bon nombre de laissés pour compte aux États-Unis. La prose très crue contribue à leur donner une patine, collant à la réalité.
Le synopsis du roman donne une image faussement classique. Un homme, une femme, un magot à récupérer avec vengeance à la clé. Le propos a fait les beaux jours de nombreux romans et scénarii. Pourtant Gifford tire son épingle du jeu avec une maîtrise impressionnante. De crainte de déflorer l'intrigue, on se contentera de dire que le roman commence avec un personnage et se termine avec un autre. Entre temps, on passe d'un protagoniste à un autre, croisant au passage quelques caractères secondaires.
M'est avis que je vais y revenir bientôt à Barry Gifford. Cela tombe bien puisque les éditions 13e Note l'ont inscrit à leur catalogue.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Surfer sur le site de l'auteur : www.barrygifford.com.

Le début...

Les dix premières lignes...

L'intérieur d'une maison. Un couloir sombre uniquement éclairé par des ampoules de très faible puissance. Le couloir est silencieux, désert. Une porte s'ouvre et un petit homme surgit de la pièce. Il tient un chapeau à la main. Il referme la porte, met son chapeau et marche jusqu'au bout du couloir, tourne à gauche puis disparaît (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

En visitant un bordel/drive-in, DelRay Mudo, un mécanicien au chômage, tombe amoureux d'une prostituée mexicaine, Ava Varazo. Elle trouve ainsi l'opportunité de changer de vie et ils partent tous les deux pour Sinaloa, au Texas, un état « où rien de bon n'arrive jamais ». D'une beauté étourdissante, mais aussi extrêmement dangereuse, Ava entraîne DelRay dans un plan macabre: tuer Indio Desacato dealer, maquereau, racketteur de son état totalement fou d'Ava et qui veut faire d'elle la reine de son « harem ». Au départ, tout se déroule comme prévu. Mais à qui profite réellement ce plan ?


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Barry Gifford










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