Baleine - Février 2010
Tags : Polar politique Polar social Quidam Années 2000 Moins de 250 pages
Publié le : 06 juin 2010
Grenoble. Judith est une jeune SDF qui regagne sa cabane cachée dans un parc. Elle espère y retrouver sa copine Mathilde dont elle est sans nouvelle depuis quelques jours, depuis qu'elles ont toutes deux fouiné du côté du chantier du nouveau stade. Malheureusement pour elle, ce n'est pas Mathilde qu'elle va trouver, mais deux hommes qui l'abandonnent morte sur le même chantier…
Ce n'est pas directement ce fait divers qui amène Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe, à se rendre à Grenoble. L'article qui l'a titillé concerne un groupe d'éco-citoyens qui résistent à la construction d'un stade et à l'abattage d'arbres centenaires en y ayant installé des cabanes.
Et puis quand un vieil ami fait appel au Poulpe, il se dérobe rarement… José, fils d'Alain Sabrecci, un pote de lycée, est celui qui a découvert sur le chantier le cadavre de la jeune SDF. Il est aussi un sympathisant du groupe d'activistes qui s'est installé dans les arbres et la police locale fait plus que le soupçonner d'être le meurtrier. Un coupable idéal qui permettrait aux autorités de coller aux contestataires une étiquette de criminels…
Marin Ledun ressort des tiroirs l'affaire bien réelle de la construction d'un stade de vingt-huit mille places en plein cœur de Grenoble, en lieu et place du seul espace vert du centre ville, le parc Mistral, et à la résistance acharnée menée par quelques éco-citoyens qui s'installèrent durant trois mois dans les arbres pour empêcher leur abattage avant d'être délogés manu militari par la police.
Comme tout projet immobilier, celui-ci traînent avec lui sont lot de magouilles, de corrompus, de corrupteurs, un gibier de choix pour Gabriel qui se retrouve ici dans son "élément". Marin Ledun marie le tout avec les personnages de Judith et Mathilde qui lui permettent d'évoquer (comme au tout début du roman ce squatter parisien qui vit du recyclage des déchets des supermarchés) le sort des SDF, sans toutefois s'appesantir.
Au final, s'il n'est pas désagréable, voilà un épisode des aventures du Poulpe qui sent tout de même un peu trop le travail de commande.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Dans le genre polar à la fibre écolo (même si ce n'est pas exactement le sujet ce de Poulpe), je citerai Hélène Crié-Wiesner et son On Peut Toujours Recycler les Ordures ou encore le délirant La Santé par les Plantes de Francis Mizio.
Les dix premières lignes...
Le boulevard Jean Pain est plongé dans une brume épaisse qui s'étire de la zone industrielle de Meylan, à l'est, jusqu'aux marches de l'hôtel de ville. Grenoble dort enfin.
Courbée sous le poids de son sac à dos et de deux grands plastiques, Judith traverse l'échangeur d'un pas saccadé. Elle lance un regard morne à son ombre qui s'étire et se rétracte sur le bitume au rythme des lampadaires. Coup d'œil à droite, coup d'œil à gauche, la jeune femme s'immobilise dans l'ombre d'un arrêt de bus pour laisser passer deux berlines.
— Bande de débiles ! (…)
Quatrième de couverture...
Qu'est devenue Mathilde, une jeune SDF que son amie Judith cherche partout depuis une semaine ?
Que s'est-il passé pour que José, le fils unique d'un vieux copain du Poulpe, se retrouve accusé du meurtre de Judith ? Quel rapport y a-t-il avec la construction du stade de foot en plein cœur de Grenoble ? Et avec les « éco-citoyens » installés dans les arbres du parc Paul Mistral pour empêcher qu'ils soient abattus ?
Ce qui est sûr néanmoins, c'est que tant que le Poulpe veillera, il n'y aura pas de répit pour la canaille !
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...