Dodo

Sylvie Granotier

Gallimard / Série Noire - Septembre 1999

Tags :  Roman noir Polar social Polamour Quidam Paris Années 1990 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 14 mars 2010

Dodo est une clocharde parisienne. Alors que la veille elle a découché de son abri habituel derrière un Shoppy du côté de Pigalle, elle apprend qu'une femme a été salement assassinée au même endroit. Avec ses copines de banc, Sally et Quasi, elles s'interrogent sur qui aurait pu lui vouloir du mal si toutefois la fille visée par l'assassinat n'était pas la bonne. Il faut dire que depuis quelques jours Dodo croit apercevoir dans la rue une figure qu'elle a bien connue.
Dodo n'a pas toujours été à la rue. Dans un autre temps, elle s'appelait Dorothée et a tué son homme, Paul…

Sylvie Granotier endosse le costume de son personnage et, à la première personne, se glisse dans sa peau, épousant sa condition, son quotidien, sa gouaille, et le résultat est assez réaliste ; savoureux même parfois.
Dans cet environnement où chacun garde sa vie pour soi, histoire de se protéger, Dodo va devoir remonter dans ses souvenirs afin d'élucider le mystère de cette fille assassinée, de ce crime qui pourrait bien lui avoir été destiné. Elle va le faire en compagnie de ses collègues de débine, celles qui forment aujourd'hui son entourage, leur racontant sa vie d'avant afin d'éclairer son présent.
Du temps de Dorothée, c'est une riche bourgeoise qu'on découvre, rentière, orpheline, tombée sous le charme viril de Paul, son amant magnifique et infidèle. Heureusement pour Do, le temps émousse le désir, lui permettant alors comme une cure de désintoxication et la rencontre d'un bel aristocrate sur la plage ventée de Trouville. Un amour platonique cette fois — Hugo se refusant à quitter sa femme malade — mais bientôt découvert par Paul, qui menace de tout révéler, amenant Dorothée à l'irréparable…

Dodo, c'est l'histoire d'un amour perdu, d'une déchéance, d'une machination. Dorothée va remonter dans son passé pas à pas, l'éclairer, mais on ne fait pas ce genre de voyage impunément, et c'est à un sombre trajet qu'elle devra se préparer.
Sylvie Granotier construit un personnage complexe d'une tendresse brutale, marquée par le temps. Une manière d'évoquer l'oubli de soi.
Quand on essaie de refaire l'histoire, ça finit souvent pire…


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Par une autre approche, Thierry Jonquet a de même évoqué le sort des clochards parisiens dans son roman Mon Vieux.

Le début...

Les dix premières lignes...

Le lundi 6 novembre au matin, Freddy la gazette m'a appris que je venais d'être assassinée.
Freddy n'est pas un pote, c'est juste un type du quartier. Il passe ses nuits à chercher un remède à la solitude, comme il dit, sexuel le remède, je précise. Le jour où il m'a cherchée, il m'a trouvée mais ne comptez pas sur lui pour s'en souvenir. Dans la rue, tout s'efface à mesure, à croire que la mémoire s'évapore faute de toit. Bref, Freddy continue de me chercher et moi de recevoir. Comme je disais, c'est pas un pote (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Pour commencer, j'apprends que je viens d'être assassinée. Quelques cadavres plus tard, il n'y a plus de doute : j'ai un tueur sans visage à mes trousses, un fou assez cinglé pour programmer le meurtre d'une pochetronne inoffensive, sans abri, sans famille, sans ressources et avec, pour seule mémoire, un présent sans avenir. Moi.
Quand la vie est le seul bien qui vous reste, croyez-moi qu'on y tient. Et j'y tiens ! Pour la conserver, j'ai ouvert ma porte aux peu ragoûtants fantômes de mon passé. Ils sont venus à ma rencontre, autrement plus réels que des souvenirs et infiniment plus dangereux.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Sylvie Granotier










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Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

La Rigole du Diable