Biographie succincte... Bibliographie sélective et non exhaustive...
Né à Paris le 18 avril 1905, Albert Simonin fréquente l'école communale et obtient son certificat d'études à douze ans. Orphelin quatre ans plus tard, il accumule les petits boulots — commis, électricien, fumiste — et fréquente les bals populaires et music-halls de quartier. En 1925, il est incorporé dans l'armée en tant qu'artificier et retrouve les bancs de l'école tout en découvrant le plaisir de la lecture, puis de l'écriture. À sa libération, il devient journaliste à L'Intransigeant où il est chargé de la rubrique sportive. Quelques démêlés avec la justice le poussent à l'exil durant deux ans. Il revient à Paris en 1930, décide de se "ranger" et devient chauffeur de taxi. De cette expérience il tirera son premier livre, Voilà Taxi !, écrit en collaboration avec Jean Bazin et manque de peu le Prix Populiste en 1935.
Son parcours de journaliste se poursuit durant à la guerre à L'Intransigeant où il écrit désormais un billet quotidien puis, dans un rôle plus technique, au Centre d'Action et de Documentation (organe de propagande antisémite). Autant de participations qui lui vaudront, à la Libération, d'être condamné à cinq années de réclusion.
En 1953, il publie Touchez pas au Grisbi qui est un succès dès sa publication — il obtient le Prix des Deux Magots quinze jours après sa sortie — et sera porté à l'écran l'année suivante par Jacques Beker, lui apportant cette fois la célébrité. Premier volet d'une trilogie, il sera suivi par Le Cave se Rebiffe puis, en 1955, par Grisbi or not Grisbi qui donnera au cinema Les Tontons Flingueurs, librement adapté du roman.
En 1957 sort le Littré de l'Argot — Dictionnaire d'Usage dans lequel il répertorie les plus belles fleurs de la langue française, version faubourg.
En 1969, il publie une nouvelle trilogie intitulée Chronique de la Vie d'un Demi-Sel dans laquelle il croque les "artisans" du milieu parisien après s'être intéressé aux vieux truands, puis s'attaque à sa propre biographie : Confessions d'un Enfant de La Chapelle (1977).
Il décède à Paris le 15 février 1980.
Publié le 22 septembre 2008
Léo Malet le surnomma « le Chateaubriand de la pègre », et force est de constater qu'Albert Simonin est un artiste en matière de maniement de la plume, un orfèvre qui a donné à l'argot ses lettres de noblesse.
Michel Audiard, sans doute plus connu aujourd'hui grâce au cinéma, doit beaucoup au travail de Simonin. Ces deux-là se retrouveront d'ailleurs sur certains films.
Albert Simonin a fait du "milieu" le cœur de son œuvre. Il a tenté de le dépeindre le plus "honnêtement" possible en utilisant au mieux le langage particulier des voyous, en le sublimant par son style. Il fait figure, à juste titre, de précurseur du roman noir français en introduisant la chronique sociale dans ses intrigues policières.