Le Fada dans la Maison

Franck Membribe

Mare Nostrum - Mai 2009

Tags :  Roman d'enquête Détective amateur Marseille Années 2000 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 20 novembre 2009

Arthur vit dans les quartiers nord de Marseille. Pour son premier boulot d'été, il a été embauché au gardiennage de Cité Radieuse — "la maison du fada" comme on dit là-bas —, construite par Le Corbusier en plein cœur de la ville.
Là, sur la terrasse de l'immeuble, on découvre le cadavre d'un homme noir émasculé et une étrange inscription : « Là où naît l'ordre, naît le bien-être. »
La victime est un SDF camerounais, homosexuel, et l'équipe du commissaire Fontanel arrête bien vite deux énergumènes racistes et homophobes, un peu ras du front, qu'elle accuse du crime. L'autopsie révèle bientôt que si la mort est bien due à une noyade (on a retrouvé le corps dans le bassin de la terrasse de l'immeuble), c'est de l'eau salée qu'on a retrouvé dans les poumons du cadavre…
Quant à Arthur, aux premières loges, il sait déjà que la fameuse inscription est une citation du célèbre architecte qui a construit la Cité Radieuse.
On retrouve bientôt un second cadavre, toujours dans le même immeuble. Encore un Noir, encore un homosexuel, mais cette fois, la citation, inscrite dans l'ascenseur, ne colle pas…

Franck Membribe nous présente un enquêteur bien jeune — une vingtaine d'années — qui se veut en dehors des courants, ou habitudes, suivis par ses congénères. On a affaire à un garçon opiniâtre qui veut avant tout comprendre ce qui se présente à lui.
Il est accompagné d'une jeune fille — Ergine — jeune réfugiée Malgache dont il tombe amoureux et qui n'a pas au fond des yeux la même "innocence", mais plutôt la tête bien ancrée sur les épaules.
Tous les deux se lance dans l'aventure afin de dénouer les fils tendus par leur créateur.

Franck Membribe tente d'agréger dans son roman les différents thèmes qu'il a choisi de mettre en scène : un contexte social, avec Ergine, jeune réfugiée dont on aperçoit parfois la réalité quotidienne, et un environnement architectural, avec Le Corbusier et la trahison de son utopie verticale, son dévoiement pour aboutir aux "cages à lapins" ; mais l'amalgame ne prend pas et l'on se retrouve avec des éléments disparates qui ne font pas une intrigue.
Et puis ce jeune Arthur apparaît au fil des pages comme bien "léger" et l'on finirait par croire que l'auteur et/ou l'éditeur se sont trompés de public et que ce court roman (cent vingt-quatre pages) aurait sans doute mieux trouvé sa place dans une collection destiné aux plus jeunes.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

La Cité Radieuse est un des "monuments" marseillais. Elle a été le cadre d'au moins un autre polar, signé celui-là par Alain Pucciarelli et intitulé Meurtres à la cité Radieuse.

Le début...

Les dix premières lignes...

27 août 1965. Cap Martin.
Un homme scrute l'horizon. Torse nu, pieds dans l'eau, main sur les hanches. Une mer d'huile, parfaitement plane, en dix-huit ans il n'a jamais vu chose pareille. Les falaises abruptes semblent posées sur un miroir, à l'image des grands lacs de son pays natal. Le monde retient son souffle comme avant un séisme. L'homme se retourne, machinalement, vers le cabanon désespérément vide. Des rondins, des planches, de la tôle, des couleurs aussi et l'empreinte de sa main. « La main est une chose formidable », pense-t-il encore une fois. Le cerveau conçoit mais c'est la main qui agit. Une « machine à habiter » au confort spartiate, à la rigueur minimaliste.
Concept révolutionnaire (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

La Cité Radieuse.
Microcosme sur pilotis en plein centre de Marseille.
Un psychopathe sème la terreur en exposant des cadavres d’hommes émasculés dans cette « maison du fada », signant ses crimes de citations sibyllines de Le Corbusier. Arthur enquête du haut de ses vingt ans parce qu’il ne croit pas à la version simpliste du commissaire Fontanel, et pour séduire Ergine, jeune fille d’origine malgache menacée d’expulsion.
Franck Membribe détourne ici les codes du genre pour mieux rendre hommage à un monument de l’architecture moderne, utopie de béton brut dont les bâtisseurs de nos banlieues ont trahi la dimension humaniste.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Franck Membribe










Edition(s)...

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Réédition

Du même auteur...

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