Le Touriste

Un avis personnel...

Publié le : 21 juin 2009

Je n’y connais rien en romans d’espionnage. Je ne pourrais donc pas vous dire si, au regard de John Le Carré et autres, ce roman est original ou non. Simplement, en tant que roman pour faire voyager et durer le suspense, il remplit sacrément bien son rôle.
États-Unis, Italie, France… on suit ce Touriste, titre donné aux espions itinérants rattachés à la Compagnie, l’illustre CIA. Enfin, moins illustre depuis le 11 septembre et la création d’une nouvelle agence : le Homeland Security. Guerre des officines au sein des services secrets.
L’histoire se déroule de 2001 à 2007, auprès d’un homme, Milo Weaver, Touriste reconverti en agent de bureau. Il prépare la fête d’école de sa fille en lui apprenant « Poupée de Cire, Poupée de Son » de France Gall. Mais on le renvoie sur le terrain pour débrouiller une affaire de trahison qui impliquerait une de ses collègues et surtout amie. À partir de là bien sûr, impossible d’en dire plus, les pistes sont multiples et c’est à vous de les découvrir.
Olein Steinhauer mélange habilement son intrigue avec la vie de son personnage, suicidaire et mystérieux à souhait. Forcément le monde des espions est plein de secrets ! Ceux-ci restent assez fins, l’auteur ne cherche pas l’épate pour l’épate. Le lecteur les découvrira tous un à un, pris dans la trame mise en place. Steinhauer fait preuve d’humour et de recul en inventant un Livre Noir imprimé à quelques exemplaires cachés aux quatre coins du monde, sorte de Bible du métier après laquelle courent tous les espions. On ajoute à tout ça une dose de fond politique avec le 11 septembre, la Chine et le Soudan, sans excès ni trop de propagande. Il s’agit plutôt de l’éternelle lutte pour le pouvoir.

Angela avait affirmé qu’il n’y avait plus d’autre bord ; elle se trompait. Sauf que l’autre bord présentait plusieurs visages : les mafias russes, l’industrialisation de la Chine, les charges nucléaires qui se baladaient dans la nature, jusqu’aux bruyants islamistes campés en Afghanistan qui cherchaient à détacher les mains de l’Oncle Sam du juteux fromage pétrolier du Moyen-Orient. Comme l’aurait dit Grainger, tous ceux qui ne pouvaient être ni contrôlés ni absorbés par l’empire étaient anathèmes et devaient être traités en conséquence, comme des barbares cherchant à forcer les portes. C’était dans ces moments-là que sonnait le téléphone de Charles Alexander.

Résultat trépidant ! Personnellement, je l’ai lu en deux fois sans pouvoir le lâcher avant d’arriver à l’explication finale. Bonne nouvelle, ce Touriste ouvre une trilogie.

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

La seule histoire d’espion qui me vienne à l’esprit est de Francis Ryck, à lire également mais d’un genre différent, Le Silencieux.