Gallimard / La Noire - Mars 1999
Tags : Polar fantastique Mystique Quidam Futuriste Original Plus de 400 pages
Publié le : 31 janvier 2006
Hugo Cornelius Toorop est de retour !.. le mercenaire de La Sirène Rouge reprend du service. Nous sommes en 2013 et, à la demande d'une obscure mafia russe, il accepte de convoyer et de protéger une jeune femme, Marie Zorn, jusqu'au Québec.
Ce que ne sait pas Hugo, c'est que, d'une part, Marie est schizophrène et que, d'autre part, elle est enceinte... Enfin, enceinte, d'une certaine manière... Elle porte en elle le fruit des amours de l'homme et de la machine, "l'avenir" de l'humanité. Et naturellement, cet embryon, croisement improbable "d'informatique" et d'ADN, intéresse beaucoup de monde, et pas des plus recommandables...
On retrouve avec plaisir, dans la première partie de ce roman, le personnage d'Hugo, mercenaire romantique et désabusé qui fit le bonheur de La Sirène Rouge – on y croisera même plus tard le Darquandier des Racines du Mal – et on se laisse avec plaisir emporter à ses côtés dans sa mission bienfaitrice. Mais arrivé au quart du récit, on finit par se perdre au milieu du fatras cybernétique déployé par l'auteur. L'intrigue part dans tous les sens, explorant le chamanisme, reprenant les thèses du "Serpent Cosmique", la bioéthique, la chimie moléculaire, les hallucinogènes... Dantec va quasiment jusqu'à se mettre lui-même en scène, en profitant pour nous livrer ses considérations métaphysiques en de longues digressions sur le sort du monde.
Reste le style bien sûr, mais à trop vouloir faire éclater les genres, on finit par tout éparpiller et ne plus rien retrouver. Un beau ratage au regard de ses deux précédents opus.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Voire même si vous n'avez pas aimé... le premier road-polar de Maurice G. Dantec, La Sirène Rouge, ou son second roman publié, Les Racines du Mal, qui mêle adroitement polar et anticipation.
En 2008, Mathieu Kassovitz réalise une adaptation cinématographie du roman de Dantec, plus ou moins bien accueillie par la critique. Vin Diesel y reprend le rôle de Toorop (tenu dans l'adaptation de La Sirène Rouge par Jean-Marc Barr), tandis que Malanie Thierry interprète Marie (qui dans le film est devenue Aurora). A réserver aux inconditionnels de Kassovitz...
Les dix premières lignes...
Vivre était donc une expérience incroyable, où le plus beau jour de votre existence pouvait s'avérer le dernier, où coucher avec la mort vous garantissait de voir le matin suivant, et où quelques règles d'or s'imposaient avec constance : ne jamais marcher dans le sens du vent, ne jamais tourner le dos à une fenêtre, ne jamais dormir deux fois de suite au même endroit, rester toujours dans l'axe du soleil, n'avoir confiance en rien ni en personne, suspendre son souffle avec la perfection du mort vivant à l'instant de libérer le métal salvateur. Quelques variables pouvaient à l'occasion s'y glisser, la position du soleil dans le ciel, le temps qu'il faisait, et à qui on avait affaire (...).
Quatrième de couverture...
Un mafieux sibérien collectionneur de missiles. Un officier du GRU corrompu et lecteur de Sun Tzu. Une jeune schizophrène semi-amnésique trimballant une arme biologique révolutionnaire. Des scientifiques assumant leur rôle d'apprentis sorciers et prêts à transgresser la Loi. Une poignée de soldats perdus à l'autre bout du monde, se battant pour des causes sans espoir. Des sectes post-millénaristes à l'assaut des Citadelles du savoir. Des gangs de bikers se livrant à une guerre sans merci à coups de lance-roquettes. De jeunes technopunks préparant l'Apocalypse. Un écrivain de science-fiction à moitié fou prétendant recevoir des messages du futur.
N'ayez pas peur.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...