Maurice G. Dantec

Biographie succincte... Bibliographie sélective et non exhaustive...

Maurice G. Dantec

Biographie succincte...


Maurice G. (pour Georges) Dantec est né à Grenoble en 1959. Son père, journaliste scientifique, et sa mère, couturière, sont tous deux attirés par l'idéologie communiste. En 1970, après le divorce de ses parents, il rejoint avec sa mère la "couronne rouge" de la banlieue parisienne et fait la connaissance d'un animateur du collège qu'il fréquente, un certain Jean-Bernard Pouy, qui lui fait approcher en connaisseur la "mauvaise" littérature américaine ou encore la science-fiction. De son côté, lecteur insatiable, il découvre Nietzsche à seize ans et en fait même une de ses références philosophiques.
En 1978 il abandonne ses études de lettres pour se lancer dans la musique, rock pour commencer, puis expérimentale à tendance punk par la suite, avec le groupe Artefact pour qui il joue des claviers et écrit des textes.
Il enchaîne en parallèle les "petits" boulots dans la publicité, le marketing ou la communication. Après un échec dans la création d'entreprise – il prend de plein fouet l'explosion boursière de la bulle Internet – il décide de se consacrer à l'écriture et de devenir "le plus grand écrivain de sa génération".
Poussé par Jean-Bernard Pouy, il présente un premier manuscrit à Patrick Raynal, impubliable mais bourré de promesses pressenties par le directeur de la Série Noire. Dantec se remet au travail et, quelques mois plus tard, revient avec La Sirène Rouge, immédiatement remarqué, qui remporte en 1993 le Trophée 813 du meilleur roman policier.
En 1995 paraît Les Racines du Mal qui confirme Dantec comme un des nouveaux maîtres du genre ; on invente même pour lui l'expression "cyber-polar". Il y réussit le mélange d'intrigue policière, de science-fiction, sur fond de considérations géopolitiques et d'interrogations sur son époque et son devenir. Du grand art.
En 1997, il quitte la France, devenue selon lui trop dangereuse et s'exile au Québec en compagnie de sa femme et de sa fille, pour les "protéger". Il s'éloigne résolument du polar, sans doute trop étriqué, puis laisse libre cours à sa paranoïa dans son journal, Le Théâtre des Opérations.


Un commentaire personnel...

Publié le 1er janvier 2006

On doit bien reconnaître que cet homme-là a du talent... ou a eu du talent ?.. Mais il a aussi des idées... La lecture de son premier roman, véritable road-polar, ou du second, plus "orienté" science-fiction, en convaincront plus d'un.
Personnellement, j'ai découvert les romans avant l'écrivain, faisant confiance aux directeurs de la collection Folio Policier qui firent de lui et de La Sirène Rouge le premier numéro de leur collection ; sûrement une référence donc... Et c'est vrai qu'on reste scotché par cette lecture, cette invention, cette imagination fertile, cette intelligence de l'intrigue, cette maîtrise des mécanismes, des rebondissements, ces personnages d'une saveur nouvelle, ce mélange des genres et ce style rageur.
Oui mais voilà, "le plus grand écrivain de sa génération" soigne aussi sa parano, et après deux opus on ne peut plus prometteurs, un troisième décevant, on finit par ne plus pouvoir faire abstraction de l'homme qui vit dans la peau de l'auteur. Dantec dérive : du nihilisme il passe à la peur de l'envahissement par des "hordes barbares". Il théorise sur le sujet, s'enflamme, et après les attentats du onze septembre, trouve dans l'actualité la justification des ses "élucubrations" ; on n'est pas obligés d'adhérer... Encore moins quand en 2004 il adresse ses "vœux confraternels" à un groupuscule d'extrême droite !
Maître à penser Dantec ? Pour certains peut-être... pour d'autres, il reste l'auteur de deux perles incontournables qui chamboulèrent en leur temps le paysage du polar hexagonal avant que leur géniteur ne vire du noir... au brun, et ne "tombe" en religion, choisissant le catholicisme conservateur contre l'islam envahisseur. Quel gâchis !..

Maurice G. Dantec

Bibliographie sélective...

et non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

La Sirène Rouge Les Racines du Mal Babylon Babies