Gallimard / Série Noire - Septembre 2004
Tags : Polar urbain Comédie Arnaque Quidam Années 1990 Littéraire Populaire Moins de 250 pages
Publié le : 22 mai 2008
Voila un roman à l’univers original. Au ton original.
Un roman puissant qu’il ne faut pas hésiter à ouvrir. Entrer dedans, c’est se laisser happer par une intrigue aux personnages particulièrement soignés. Un roman au style travaillé, écrit comme le personnage principal pense.
Ne vous croyez pas plus malin que les autres, voila ce que nous dit Franz Bartelt. La vérité est plus compliquée qu’on ne le pense. Si vous vous fiez aux apparences, vous risquez de le regretter.
Le con plein aux as que le narrateur va suivre est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. Il va le découvrir, le connaître, mais en fera-t-il totalement le tour ?
Franz Bartelt nous offre avec Le Jardin du Bossu un superbe roman, plus subtil qu’il n’y parait, particulièrement réussi. Il joue avec les mots, les adore, les triture, pour leur redonner une richesse qu’ils ont parfois perdu, dans d’autres livres, sous d’autres plumes. Un livre qui fait sourire, qui fait peur, qui vous balade.
Un livre que l’on prend plaisir à lire pour le style encore une fois mais également pour une intrigue dont je préfère en dire le moins possible de peur de la déflorer.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Pour compléter cette chronique, on peut lire l’interview parue dans Mauvais genre et reprise sur Bibliosurf, réalisée à l’occasion de la parution du livre.
Pour le monologue intérieur, ce livre peut faire penser au Londres Express de Peter Loughran ou au Crème Anglaise de Robin Cook.
Son style rappelle les grands auteurs français par sa grande maîtrise et sa force. Bartelt est un amoureux de la langue, il est donc indispensable de se plonger dans ses autres romans, polars (Chaos de Famille) ou autres.
Les dix premières lignes...
Il était là, le con ! Rond comme un bidon. Entouré d’une flopée d’ivrognes encore plus saouls que lui. Je ne l’avais jamais vu en ville. J’ai demandé au Gus qui c’était. Il n’en savait rien. J’ai recommandé une bière. Le type se vantait. Il ne parlait que de son pognon. Il en avait, puisqu’il payait les tournées en sortant de sa poche des poignées de billets. Il refusait la monnaie. Il s’y croyait. Le con. Ah, le con !
Le Gus m’a dit qu’il était déjà saoul en arrivant (…)
Quatrième de couverture...
« Il était là, le con ! Rond comme un bidon. Entouré d’une flopée d’ivrognes encore plus saouls que lui. Je ne l’avais jamais vu en ville. J’ai demandé au Gus qui c’était. Il n’en savait rien. J’ai recommandé une bière. Le type se vantait. Il ne parlait que de son pognon. Il en avait, puisqu’il payait les tournées en sortant de sa poche des poignées de billets. Il refusait la monnaie. Il s’y croyait. Le con. Ah, le con ! Le Gus m’a dit qu’il était déjà saoul en arrivant. Il avait touché la paie ou quoi ? Il buvait du blanc limé. De temps en temps, il se levait et chantait une connerie. Il y a connerie et connerie. Les siennes, c’était des conneries de l’ancien temps. On n’y comprenait rien. Des histoires de drap du dessous, que c’est celui qui prend tout. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il retombait sur sa chaise, comme un sac. Il se remettait à parler de son pognon. Il en avait des tas. Stocké dans le tiroir de la salle à manger. Tout en liquide.
— T’as pas peur de te faire attaquer ? a demandé un des gars. »
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...