Ravet-Anceau - Mars 2008
Tags : Thriller Roman d'enquête Serial Killer Flic France Années 2000 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 15 mai 2008
C'est la deuxième fois en trois mois qu'on découvre un cadavre de femme enfoui dans le sable des dunes de Dunkerque. Si la première victime a été identifiée — une respectable notable de cinquante huit ans dont l'autopsie a révélé qu'elle avait été violée à plusieurs reprises — le second corps, en état de putréfaction avancée, reste difficilement identifiable.
Les inspecteurs Charles Dacié et Stéphane Marquet sont chargés des deux dossiers et attendent du légiste, de la police scientifique, des éléments, des similitudes qui feront avancer leur enquête qui n'a, pour l'instant, fait remonter aucune piste sérieuse.
Quand un troisième cadavre est découvert assassiné selon le mode opératoire — séquestration, viols répétés puis éventration — c'est l'effervescence au commissariat. Un serial killer à Dunkerque… On n'avait jamais vu ça !
Si Maxime Gillio entame son récit par une accumulation de cadavres, c'est pourtant à ses personnages qu'il porte le plus d'attention. En approchant sa caméra au plus près d'eux, on les surprend dans leur quotidien, dans leurs petites faiblesses, et les portraits qu'il dresse font mouche à chaque fois. Ainsi, flics, victimes, témoins, sont-ils criants de vérité par la proximité éclairée instaurée par l'auteur, et quand bien même leur passage dans le roman fut-il fugitif.
Au milieu de tous ceux-là, un couple de policiers déjà croisé dans Bienvenue à Dunkerque : deux solitudes divergentes assemblées. Deux passés (passifs ?) qu'on sent lourds à porter et que la présente affaire va venir bousculer. Pour Marquet, le viol et ses suites obscures de sa sœur Sonia qui vient justement passer quelques jours de vacances chez lui ; pour Dacié la disparition inexpliquée de sa femme, il y a vingt-cinq ans, qui ressurgit alors qu'il se décide à demander l'aide d'Hervé Fradier, son meilleur ami à l'époque et aujourd'hui expert en psychologie criminelle.
Nous voilà partis avec un tueur en série d'un côté et un profiler de l'autre… Et on se demande à l'occasion pourquoi n'a-t-on jamais affaire, avec ces spécialistes de la criminalité déjantée, à des personnages un peu tarés, alcooliques, dépressifs, comme c'est le cas du commun des flics croisés dans nombre de polars. Pourquoi ceux-là sont-ils toujours intelligents, brillants, passionnés ? Voilà bien, pourtant, un personnage récurrent à démythifier…
L'objectif de Maxime Gillio est donc clairement de se confronter au genre, de lui trouver de nouvelles ouvertures, de nouveaux angles d'attaque. Difficile, cependant, d'innover lorsque le sujet a déjà été tant traité. Les amateurs savent déjà ce qu'il en est des différences fondamentales qui séparent les psychopathes des psychotiques ou des caractéristiques associées aux tueurs organisés ou compulsifs.
Mais au bout du compte, à coup de rebondissements spectaculaires et bien amenés, et tout en conservant cette proximité savamment maîtrisée, Maxime Gillio se sort très bien de sa figure de style imposée en la malmenant quelque peu. L'intrigue est bien construite et on termine ce roman en forme de thriller dans un souffle, pressé d'en connaître le fin mot, presque en apnée…
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Retrouvez le couple Dacié/Marquet dans le premier épisode de leurs aventures, Bienvenue à Dunkerque.
En matière de thriller francophone qui tente de se démarquer de la production américaine, on pourra se rapprocher, par exemple, de Marie Vindy qui a publié il y a peu son second roman, Le Sceau de l'Ombre.
Les dix premières lignes...
— Vandewaele… Abdelatif Vandewaele !
À chaque fois qu'il tente d'associer les deux noms, Abdel se fend d'un rire bref et méprisant.
— Abdelatif Vandewaele ! Plutôt crever, oui !
Il crache symboliquement dans l'évier et s'observe dans le miroir. Les coins de sa bouche s'affaissent en un rictus, il plisse les yeux et brandit frénétiquement l'index en direction de son reflet.
— Tu sais comment j'm'appelle ? Hein ? Tu sais comment j'm'appelle ?… Moi, c'est Abdel El Bahida, mais dans le quartier, tout le monde m'appelle Tony, Tony Montana !… Quoi ?… Qu'est-ce que t'as dis ?… C'est à moi que tu parles ?… C'est à moi que tu parles ?!… You talking to me, motherfucker ! (…)
Quatrième de couverture...
Un tueur en série à Dunkerque ? Et pourquoi pas le F.B.I. place Jean-Bart… Malgré le nombre croissant de victimes, l'inspecteur Charles Dacié n'accepte pas la thèse du psychopathe. Et pourtant, comment expliquer autrement ces cadavres retrouvés ligotés et mutilés dans les dunes de Dunkerque ? Crimes de détraqué ou vengeance organisée ? Dacié et Marquet vont plonger dans l'enquête la plus éprouvante de leur carrière. Et comme si ça ne suffisait pas, voilà que viennent les hanter les fantômes de leurs passés respectifs…
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...