Jigal Polar - Avril 2008
Tags : Roman d'enquête Roman historique Polar politique Détective amateur Journaliste Marseille Années 2000 Populaire Entre 250 et 400 pages
Publié le : 20 avril 2008
Une nouvelle aventure commence pour Clovis Narigou, et à "cause" d'une femme en plus — la belle Élodie — pour qui notre ex-journaliste devenu berger découvre, dans un hôtel particulier du boulevard Michelet, le cadavre encore chaud de Thibault de la Renaudière, député-maire à Marseille, accompagné d'un second, inconnu, mais tout aussi "refroidi".
Que faisait là Élodie, on verra plus tard. Pour l'instant, il s'agit de la calmer, d'effacer les traces de son passage chez le député, et de la planquer quelque part. La belle est quelque peu effrayée par ce qu'elle vient de vivre, et Clovis sait se montrer… protecteur.
Départ en flèche pour ce nouveau roman de Maurice Gouiran qui se fait le plaisir, en guise d'ouverture, de s'offrir le cadavre d'un député-maire, plutôt classé à droite, pourfendeur de tous les traîne-savates de la terre et autres assistés en tous genres, bon magouilleur — comme il se doit — et bon chrétien — comme il faut l'être dans ce milieu — même si l'homme ne dédaigne pas les parties fines, voire les rencontres échangistes. C'est d'ailleurs ainsi qu'il a fait la connaissance d'Élodie.
Pour autant, dès que le crime est connu, la presse parle très vite d'un assassinat politique et présente le second cadavre comme celui du tueur présumé, un jeune anarchiste grec.
Le tableau dressé ne plait à Clovis. Plusieurs détails ne collent pas. Il se renseigne auprès de Raf, son ami flic, sur ce scénario balancé aux media, et apprend d'Élodie les penchants secrets du député et les tentatives de cambriolage, voire les agressions, sont ont été victimes ses collègues de virées libidineuses. Clovis décide d'ailleurs, accompagnée par Élodie qui ne demande que ça, d'approcher la joyeuse bande lors de leur prochaine soirée…
Pour être complet, il va aussi jusqu'à rencontrer le frère du jeune Spyros, l'assassin qui arrange tout le monde.
Maurice Gouiran utilise souvent un schéma récurrent dans la construction de ses romans qui veut qu'une intrigue au départ très locale impose souvent au personnage de Clovis des déplacements, essentiellement dans le bassin méditerranéen, dès lors que l'affaire entre en résonance avec des faits historiques.
Avec Les Chèvres Bleues d'Arcadie, c'est l'histoire récente de la Grèce que va éclairer Clovis Narigou, une histoire qu'en France on connaît mal.
Quand en 1968, on assistait ici à des révoltes étudiantes, des grèves ouvrières, la Grèce quant à elle vivait depuis un an déjà sous la dictature des colonels, dans l'indifférence générale. À travers son intrigue, Maurice Gouiran revient sur ces événements, les met aussi en perspective en remontant au lendemain de la dernière guerre mondiale pour les expliquer, aux accords de Yalta, à la guerre civile qui secoua la pays en 1947, à l'intervention américaine en 49.
Sans faire de son roman un cours d'histoire (vous l'aurez compris, celui-ci a aussi un côté très… frivole), Maurice Gouiran n'en construit pas moins, fidèle à ses habitudes, une intrigue qui met en lumière les agissements d'une dictature qui sévit à nos portes et dans un passé des plus récents, durant de nombreuses années et a forcément laissé de nombreuses traces, de nombreux cadavres.
Maurice Gouiran a cette volonté d'instruire à travers ses romans, il les inscrit dans une réalité parfois oubliée mais néanmoins des plus concrètes, et Clovis Narigou apparaît un peu comme une sorte de Tintin des temps modernes, avec sa famille : les Tine, Milou, Frise Poulet, les Biscottin, le Furoncle, l'Endive ; avec son château de Moulinsart : la Varune, à moins que ce ne soit tout simplement le Beau Bar, là où tout se joue sous les regards de Léon et de Muriel ; avec Raf en guise Dupond(t) ; un Tintin (ex)reporter sans frontière, doté d'une conscience politique aiguë et ayant enfin compris que les femmes n'étaient pas toutes des Castafiore…
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Clovis Narigou est un personnage central dans l'œuvre de Maurice Gouiran ; il traverse quasiment tous ses romans.
L'essayer, c'est l'adopter…
Les dix premières lignes...
Lundi 22 octobre, le double meurtre de la Sainte-Élodie
Ah ! Il fait moins le fier, le bon Thibault de la Renaudière ! Faut dire que la bastos qui lui a perforé la joue et qui est ressortie par son occiput lui donne un petit air négligé.
Le joli kilim sur lequel il a cru bon de s’affaler est pourrave. Notre estimé député, qui est également maire de secteur, s’est vidé de son raisiné et une odeur de sang chaud — la même que celle des gorets que l’on égorge dans nos campagnes profondes afin de bourrer nos garde-manger de sauciflards et de boudins — me prend à la gorge (…)
Quatrième de couverture...
Quand le député-maire du secteur, chantre de la famille, de la morale et des traditions est retrouvé, une balle dans le buffet en compagnie d’un anarchiste grec à la cervelle explosée, le scandale fait désordre et provoque au Beau Bar des commérages désobligeants. Quand, pour les beaux yeux d’Élodie, Clovis Narigou part en croisade et mène l’enquête dans les milieux échangistes, l’affaire prend une tournure iconoclaste ! Mais Clovis, égal à lui-même, s’investit à fond dans sa mission, quitte à payer de sa personne. D’autant que Priape, le dieu grec, semble être la clé de cette curieuse aventure. Mais de là à imaginer qu’un futur ministre et ex-tortionnaire de la dictature des colonels puisse être mêlé à cet étrange imbroglio, il n’y a qu’un pas que Clovis, d’Olympie à Marseille, n’hésite pas à franchir !
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...