Le Passage Polar - Mars 2008
Tags : Roman d'enquête Psychologie Flic Italie Années 2000 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 10 avril 2008
En cette nuit de septembre la fête bat son plein autour du Gazomètre et jusque sur les rives du Tibre on entend la musique qui fait danser la jeunesse romaine. Là, Eva est descendue chercher un peu de fraîcheur, un peu de repos. Celui qu'elle trouvera sera éternel : une mauvaise rencontre…
C'est Eugenio, un vieil habitant du quartier, qui la trouvera au petit matin au bord du fleuve, atrocement mutilée : les yeux de la jeune femme de dix-sept ans ont disparu…
On trouve souvent dans le polar pléthore de personnages masculins ; du flic déprimé au détective dur à cuire en passant par le truand sévèrement burné ou le tueur sadique bien déjanté. Gilda Piersanti prend le contre-pied de cette (mauvaise) habitude et met en scène, de manière récurrente, un duo d'enquêtrices qu'elle conjugue au féminin dans la ville de Rome : Mariella De Luca et Silvia Di Santo. Dans Jaune Caravage, elle pousse même le bouchon un peu plus loin puisque la quasi totalité des personnages présentés dans ce roman sont des femmes : des filles, des mères, des sœurs, des amies…
Pas à pas, en respectant scrupuleusement la chronologie du temps qui passe, nous alons suivre l'enquête sur la mort d'Eva, cette jeune adolescente.
En étudiant les circonstances de sa mort, c'est sa vie qu'éclaire Gilda Piersanti, la sienne et celle d'une certaine jeunesse.
Eva était une grand et belle fille d'origine ukrainienne qui avait pris conscience très tôt du pouvoir que lui conférait sa jeunesse et sa beauté. Avec ses rêves de grandeur, de gloire, de paillettes, elle irradiait, mordant la vie à pleines dents.
Tous les adolescents ont besoin de frôler les extrêmes.
Ainsi Eva n'était pas seulement une "fashion victim" approchée par les milieux branchés de la mode, elle lorgnait aussi du côté des drogues diverses et variées, de la Fête, et du sexe — se la jouant parfois Lolita — et entraînant dans son sillage, dans son monde, ses amies d'enfance. Eva ou le syndrome Kate Moss ; une histoire qui finit mal…
Le rythme du récit est assez lent et on a parfois du mal à s'enflammer. Gilda Piersanti parsème son enquête des états d'âme de son duo d'enquêtrices qu'on a parfoir du mal à cerner. En multipliant les références aux autres épisodes de la série elle privilégie ses lecteurs fidèles, leur réservant des révélations que les autres auront sans doute beaucoup de mal à apprécier et qui sont sans grand rapport avec l'intrigue proprement dite.
Jaune Caravage s'attache au malaise adolescent, à cette recherche d'identité, à cette quête de repères qui le caractérisent. L'auteur y montre une jeunesse delaissée où les filles prennent le pas sur les mères, où la fascination de l'apparence mène à des extrémités irrémédiables, où l'amour et la lutte font rage. Un roman essentiellement… féminin.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Sur le thème de l'adolescence au féminin, Laurent Fétis à commis Un Grand Bruit Blanc paru chez Mare Nostrum dans la collection Polar Rock.
C'est un peu plus… expéditif.
Les dix premières lignes...
Samedi 9 septembre, peu avant minuit
« Nevermore ».
Le mot s'afficha dans sa mémoire en lettres fluo comme un néon à l'intérieur d'une vitrine. La chanson de Green Day passait en boucle sur son Ipod tombé quelque part au milieu des buissons, à côté du chemin, sur les bords du Tibre :
« Summer has come and passed
The innocent can never last
Wake me up when september ends. »
Elle, personne ne la réveillerait plus jamais (…)
Quatrième de couverture...
Rome, automne 2006, la Nuit Blanche bat son plein, la ville est en ébullition. Des torrents de jeunesse se déversent dans les rues et convergent vers le Gazomètre, nouveau symbole des nuits romaines, véritable phare dressé face à la Ville éternelle.
Mais l'aube sera sanglante, une jeune fille est retrouvée atrocement mutilée sur les quais du Tibre.
La fin des vacances prend alors des allures de cauchemar pour l'inspecteur principal Mariella De Luca, qui se retrouve subitement plongée dans l'univers fragile et cruel de l'adolescence. Entre naufrage des couples et menaces de la mafia russe, mères seules et enfants à la dérive, Mariella tente de dénouer les fils d'une liaison dangereuse, à l'âge où le mensonge apparaît comme l'unique défense et la mort, une seconde vie.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...