Stark

Edward Bunker

Rivages / Thriller - Février 2008 - Traduction (anglais) : Freddy Michalski

Tags :  Roman noir Trafic Drogue Arnaque Truand Etats Unis Années 1950 Populaire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 08 mars 2008

Recommandé Parmi ses nombreux défauts, Ernie Stark a aussi celui d’être camé. En liberté conditionnelle, il se fait alpaguer pour possession d’héroïne dans les toilettes d’une station-service. Pour éviter de retourner au pénitencier, il propose à la police de balancer des infos sur le circuit de revente dont fait partie Momo, son dealer. As de la combine, il échafaude un plan qu’il pense infaillible. S’associer à Momo, balancer leurs concurrents Mexicains aux flics, faire un maximum de fric puis balancer Momo à son tour et se faire la malle avec le jackpot. Il n’avait malheureusement pas prévu que ni les Mexicains, ni sa rencontre avec la jolie Ronnie ne seraient d’aussi sérieux obstacles sur sa route vers la fortune.
Aveuglé par les possibilités d’entourlouper tout le monde, y compris la police, Stark va mettre le doigt dans un engrenage qui va semer des cadavres partout sur son passage. Comment gérer tout ce beau monde sans y laisser ses plumes, voire sa vie ? Car à force de croire qu’il est capable de jouer sur plusieurs tableaux à la fois, l’arnaqueur se fera indubitablement arnaquer…
Tout finira mal. Ou presque.

Ce court roman (totalement inédit) paru après sa mort est en fait le premier qu’Ed Bunker ait écrit. Son manuscrit a été retrouvé en lambeaux chez un éditeur londonien, sur des indications que la compagne de l’auteur a donné à l’agent littéraire de Bunker. C’est donc une œuvre de jeunesse. Mais elle contient déjà tout le talent que l’auteur révèlera lors de la parution de la trilogie de la Bête, qui le fera connaître du grand public.

Bunker a passé une grande partie de sa vie en prison. Les malfrats et le milieu du crime sont des sujets qu’il connaît bien. Sa maîtrise du langage et des codes de ce milieu donne de la densité au roman et l’ambiance est au top. Bar louche, dealers, camés, putes et michés, hommes de mains, flics… Tout y est ! Même les scènes où Stark se fait ses injections sont décrites avec un souci du détail qui nous ferait presque ressentir les effets de la drogue. Après un premier chapitre où il nous fait occuper une position de simple observateur, Bunker fait de Stark le narrateur tout le reste du bouquin et nous voici aux premières loges ! À nous les combines ! Le rythme que l’auteur veut que nous ressentions est celui de Stark : les ennuis, les symptômes du manque de came, l’euphorie après le shoot, l’énergie pour la mise en place des mensonges qui serviront à manipuler les protagonistes, puis de nouveau l’angoisse jusqu’à la prochaine piquouze.

Le regard est loin d’être complaisant pour le milieu qu’il décrit et Bunker réussit à peindre un univers où les gens sont prêts à tout pour gagner sur toute la ligne. À commencer par utiliser son prochain, sans se soucier du reste. Pas de morale dans tout ça, elle n’a pas sa place. La seule loi, c’est celle de la nature : tuer ou être tué. Stark se décrit comme étant à la fois le loup et l’agneau. Le seul moyen, pour rester en vie, est de naviguer entre ces deux positions. Celui qui s’en sort c’est celui qui choisit d’être un loup ou un agneau, en fonction de la situation.

Reste à trouver le bon moment pour être celui qui convient !


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Les autres ouvrages de Bunker évidemment, notamment la trilogie de la Bête (Aucune Bête Aussi Féroce, La Bête Contre les Murs, La Bête au Ventre) sur l’univers carcéral.
Son roman autobiographique, L’Éducation d’un Malfrat est absolument incroyable.
On peut aussi lorgner du côté de James Ellroy.

Le début...

Les dix premières lignes...

De tous les mecs qu’on peut croiser un jour sur sa route, Ernie Stark n’était pas, et de loin, le plus gentil. Demandez donc à ses amis. S’il en avait. Petit truand sans envergure, il ne rêvait que d’une chose : que son prochain coup soit le bon. Celui qui lui permettrait de raccrocher et de se la couler douce. Mais plus souvent qu’à son tour, il n’était pas de taille et se faisait entuber. Sinon par le pigeon, au moins par les flics.
Imaginez juste un peu sa dernière galère. Simplement parce qu’il s’était fait stupidement serrer alors qu’il était en liberté conditionnelle, il se retrouvait obligé de jouer confidences sur l’oreiller avec la police. Il avait fait des tas de choses peu reluisantes, mais jouer à l’indic, balancer le morceau aux poulets, était un rôle qu’il n’appréciait pas vraiment. Mais c’était ça, ou alors retourner au trou. Balance, pourquoi pas, mais il préférait faire ça dehors (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

« De tous les mecs qu’on peut croiser un jour sur sa route, Ernie Stark n’était pas, et de loin, le plus gentil. »
Petit arnaqueur avec des rêves de grandeur, grand consommateur de drogue et à l’occasion trafiquant, homme au sang-froid, Stark est, en effet, quelqu’un dont il faut se méfier. D’autant plus qu’il a eu la malchance de se faire « serrer » par le lieutenant Crowley, alors qu’il était en liberté conditionnelle. Il ne pourra plus s’en sortir qu’en sacrifiant son pote hawaïen Momo, un dealer dont il rêvait de prendre la place. Mais même pour un maître de l’embrouille comme Stark, les choses se passent rarement comme prévu. Coincé entre un chef de réseau menaçant et un flic qui ne le lâche pas, il va devoir improviser. Quitte à laisser des victimes derrière lui. Dans ce monde, pour survivre, il faut avoir une longueur d’avance.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

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