Une Nuit de Carnaval

Christophe Lecoules

Ravet-Anceau - Novembre 2007

Tags :  Roman d'enquête Vengeance Flic France Années 2000 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 31 décembre 2007

Non loin de Dunkerque, sur la digue, est repêché le cadavre d’un homme travesti comme pour le Carnaval.
C’est le commandant Jugurtha, épaulé par le lieutenant Desmidt, qui est chargé de cette enquête où les indices sont particulièrement maigres…

Christophe Lecoules, pour son second roman, nous propose un duo de flics atypique avec d’un côté un homme de terrain — de terroir même — qui ne se pose pas trop de questions — le lieutenant Desmidt — et applique scrupuleusement les consignes qu’on lui donne ; de l’autre un extra-terrestre dans la police — le commandant Jugurtha — dont on se demande bien comment il a pu atterrir dans un commissariat, et surtout de ce côté-ci du bureau…
Jugurtha est un doux rêveur qui fuit les contacts sociaux et qui vient de débarquer dans le Nord alors que sa femme est sur le point d’accoucher de leur premier enfant et que lui-même se débat avec toutes les questions qu’il se pose sur le sujet, quand ce ne sont pas celles sur le monde qui l’entoure… Jugurtha, qui n’est pas sans rappeler un personnage cher à Fred Vargas, le commissaire Adamsberg, tant son approche de la réalité est en décalage avec la fonction.
Le premier apprendra au second toutes les subtilités de ce Carnaval dunkerquois qui fait figure d’institution local, et ce d’autant plus que les cadavres s’accumulent et qu’ils ont tous un rapport très étroit avec cette fête populaire incontournable.

Il y a des livres qui laissent un goût étrange… On se demande : « À qui vais-je conseiller ce roman ? À un amateur de procédure policière ? De meurtres en série ? À un adepte de polar régionaliste qui ancre son intrigue dans un particularisme local ? Ou encore à quelqu’un pour qui la qualité des personnages développés est la plus importante dans le récit ?.. »
Bah oui… Une Nuit de Carnaval est un peu tout ça…

Christophe Lecoules raconte son histoire, met en scène ses personnages, ce Carnaval qu’il décrit en détail — et il le fait bien — mais on a comme l’impression que l’auteur se cache derrière sa plume, derrière une forme d’exercice de style — maîtrisé, il est vrai — qu’il ne se livre pas, qu’il manque comme des accents de sincérité, de vérité. Il raconte, certes, mais il ne nous parle pas, ou alors tellement entre les lignes qu’on finit par penser que ça n’est pas entièrement voulu. On ressent comme une vision de l’humanité, un peu acerbe, désenchantée, qui n’oserait pas se dire.

La construction de l’intrigue est mathématique, orchestrée, mais au final, les ficelles dépassent et peinent à soulever l’enthousiasme. Christophe Lecoules maîtrise les procédés habituels du polar d’enquête, d’investigation, mais sa mise en scène pêche aussi par manque d’originalité et, au bout du compte, ce qu’on remarque le plus, malgré la qualité de l’ouvrage et de celle de son commandant, ce sont les traces du collage, de l’assemblage.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Christophe Lecoules a précédemment exploré le roman à énigme avec, à mon sens, plus de réussite, en lui apportant comme une cure de rajeunissement. Un premier roman intitulé Mort à Dunkerque.

Le début...

Les dix premières lignes...

— Ça commence bien ! soupira Godard en regardant sa montre.
Le lieutenant Desmidt ignorait si la remarque lui était destinée ou bien si le brigadier pensait tout haut, comme on dit vulgairement. Dans le doute, il préféra garder le silence. D’autant qu’il ne voyait pas bien ce qu’il aurait pu répondre à ça.
«Ça commence bien », ça n’appelait pas de réponse particulière. Tout juste un hochement de tête. Et encore (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

« Anne-Marie, tu n’as pas de mari ? Anne-Marie, tu n’as pas d’enfants ?»
Le chef de la Brigade criminelle de Dunkerque en est convaincu. La clef du mystère est dans ces quelques vers d’une vieille chanson exhumée du fond des âges pour mettre en musique une farandole macabre.
Cette année, c’est au rythme des cadavres que vit la Carnaval. Aux fifres et aux tambours, fait écho le sinistre bruit des corps qui tombent. Œuvre d’un fou ? D’un maniaque ? D’un tueur en série ? Tout le monde se perd en conjecture, sauf le placide commandant Jugurtha, fraîchement débarqué dans la ville portuaire.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Christophe Lecoules










Edition(s)...

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Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Mort à Dunkerque