Honneur de la France

Hervé Le Bevillon

Editions Hervé Le Bévillon - Janvier 2007

Tags :  Roman d'enquête Polar politique Flic France Années 2000 Populaire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 28 septembre 2007

Rennes. Gildas Le Gwen, activiste séparatiste breton, a été abattu en plein centre-ville. Le commissaire Bellec, qui vient d'arriver en poste, est chargé de l'enquête. Meurtre crapuleux ou guerre de clans chez les autonomistes ?
Personne ne croit vraiment à la piste des indépendantistes, ni les flics, ni les renseignements généraux, ni même les amis de Gildas. Il existe des dissensions entre les différents mouvements qui balayent l'espace de l'extrême gauche à l'extrême droite, mais la violence ne dépasse jamais ici le stade de la bagarre à mains nues. Alors, pourquoi Gildas, petit pion sur l'échiquier politique breton, a-t-il été assassiné ?..

À travers son roman, Hervé Le Bévillon nous propose en tout premier lieu une visite guidée des milieux indépendantistes bretons. Cet assassinat — qui sera bientôt suivi d'autres — est l'occasion de naviguer parmi les groupuscules qui font l'autonomisme. Ils sont divers, variés, sur leurs motivations comme sur leurs couleurs politiques, mais on y retrouve la même constante : le manque d'organisation. Au sens propre, bien sûr (!), celui qui consiste à organiser ; parce que sinon, des organisations, ça n'est pas ça qui manque !.. Entre l'Union Progressiste Bretonne (plutôt centre gauche) ; l'Armée Bretonne (groupe terroriste clandestin) et sa vitrine légale le Parti révolutionnaire Breton (tendance anarcho-gauchisante) ; ou encore War Saw (étiqueté extrême droite), ça n'est pas le choix qui manque. Et tout ça sans compter les associations culturelles...
Le milieu est bien rendu — on sent bien que l'auteur connaît son affaire — son ambiance, les interrelations, et du coup la balade est plutôt instructive.

Face à tous ces "bretons", un "français". Celui-là est flic et a fort à faire une hiérarchie qui voit d'un très mauvais œil l'assassinat répété de figures indépendantistes. D'autant que ces événements réveille dans la population un sentiment "nationaliste" qui n'est pas enfoui bien profond. Malgré cela, lorsqu'il faut prendre des décisions, le pauvre commissaire est bien seul, et l'État particulièrement absent.
Entre guerre des services de police, justice et administration, Bellec aura du pain sur la planche pour recoller les morceaux et faire fonctionner la machine.

Le ton se veut facilement railleur lorsqu'il s'agit de montrer les dysfonctionnements de tous bords, et l'auteur tient à mettre en lumière le fait que cette "machine" ne tourne pas toujours très rond.
Côté narration, Hervé Le Bévillon a tendance à recourir systématiquement aux dialogues ; une exagération qui, lorsque ceux-ci ne sont pas totalement maîtrisés et qu'il sonnent un peu faux, nuit à la qualité du récit. D'autant que les réunions au commissariat se suivent et se ressemblent. À mi-parcours, l'intrigue s'enlise quelque peu et l'on finirait presque par s'ennuyer avant de rebondir vers le dénouement.

Reste le voyage ethnographique chez les autonomistes, indépendantistes et autres séparatistes bretons, l'éclairage sur le fonctionnement des institutions "officielles" quant à leurs rapports avec ces mouvements, mais l'ensemble aurait sans doute gagné à être épuré.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Sans doute le milieu des mouvements indépendantistes a-t-il donné lieu à l'écriture d'autres polars, mais je ne vois pas lesquels.
Hormis ceux d'Hervé La Bévillon bien sûr. L'Attentat de Painpol en est la preuve. En attendant de retrouver bientôt le commissaire Bellec.

Le début...

Les dix premières lignes...

Quelque part en Libye
Le Gall regardait d'un œil désabusé le désert qui s'étendait jusqu'à l'horizon. Son dromadaire, au repos, soufflait en secouant la tête et lui jetait un regard méprisant. Il portait une selle targuie, en bois de palmier. Elle était très inconfortable, mais Le Gall avait fini par s'y faire, il y a longtemps, grâce à une astuce due à la manière de plier son tapis de selle.
La grande tente de bédouin, dans laquelle il était assis, offrait un abri contre le soleil de plomb. Ses pans légèrement relevés laissaient passer l'air, rendant ainsi la chaleur nettement plus supportable (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

Fraîchement nommé au Service Régional de la Police Judiciaire en Bretagne, le commissaire Bellec se trouve confronté à une série d’assassinats de militants bretons. Une mystérieuse organisation nommée "Honneur de la France" les revendique. S'agit-il d'un escadron de la mort comme on le pense à Paris ? D'un Serial Killer comme le pensent d'autres au sein de la PJ ? Ou est-ce plus compliqué que ça ?


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Hervé Le Bevillon










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