Editions Le Passage - Août 2007
Tags : Thriller Serial Killer Flic Quidam Lille Années 2000 Plus de 400 pages
Publié le : 20 août 2007
Soir d'orage sur la région lilloise. Une femme perdue sur la route, épuisée, arrête un automobiliste et lui demande de la déposer à Lille. La jeune femme continue là-bas son errance.
Connue dans son quartier en tant que flic, Lucie Hennebelle a été prévenue par deux étudiants et vient au secours de cette égarée qui porte des traces de liens aux poignets, aux chevilles, qui est maculée de boue et sur la paume de laquelle on peut lire une étrange inscription gravée : "Pr de retour". La jeune femme est choquée et s'exprime bizarrement.
Une fois conduite à l'hôpital, la situation s'éclaircit et l'on apprend bientôt l'identité de cette "rescapée". Il s'agit de Manon Moinet, soignée pour des troubles sérieux de la mémoire immédiate et devenue depuis peu l'égérie du programme développé par un laboratoire pharmaceutique qui tente d'aider les patients souffrant de cette pathologie.
À la suite d'un accident, Manon est incapable d'enregistrer le présent. Son passé lui reste acquis, mais rien de ce qui se passe aujourd'hui autour d'elle ne laisse de traces dans sa mémoire. Pourtant, elle évoque auprès de Lucie Hennebelle le retour du "Professeur", un tueur en série qui a sévi quatre ou cinq ans plus tôt avant de disparaître et qui serait donc réapparu.
L'enquête s'annonce difficile...
Franck Thilliez a le don de capter l'attention de son lecteur en seulement quelques pages. Il raconte une histoire à dormir debout — de celles qui n'arrivent qu'au cinéma — et pourtant on se laisse faire, médusé, emporté. Cet homme-là a un talent de conteur d'une redoutable efficacité. Et puis dormir debout ne veut pas dire rêver... Franck Thilliez est aussi (peut-être plus pour très longtemps) un ingénieur informaticien, et il y a dans son écriture une rigueur toute scientifique qui l'empêche de tomber jamais dans l'invraissemblable. Il déroule ainsi son récit en conservant toujours cet équilibre fragile entre technique et imaginaire.
Côté technique, il nous propose un voyage très documenté du côté de la mémoire et de ses mystérieux méandres, nous offrant quasiment, en la matière, une séance de vulgarisation ; avec à la clef un problème "mathématique" qui s'apparente à la résolution de la quadrature du cercle : comment enquêter lorsqu'on oublie au fur et à mesure chacun des éléments du dossier, qu'on avance dans une espèce de bulle opaque ?
Côté imaginaire, on pense dès le début du roman au film de Christopher Nolan, Memento, dont le personnage principal souffre du même traumatisme que Manon, mais on l'oublie aussi rapidement en suivant la trame que tisse Franck Thilliez, savamment, méthodiquement. Il y sera question de serial killer particulièrement retors, mais aussi de deux personnages féminins aux fortes personnalités, Manon et Lucie, attachants et crédibles dans ce contexte particulier.
La Mémoire Fantôme est un livre qui se dévore, réservant son lot de surprises et un final comme il se doit inattendu tout en réservant quelques passages "informatifs" très documentés qui ne viennent en rien troubler le rythme du récit.
Décidément, dans la mode incessante du thriller, Franck Thilliez sait à nouveau tirer son épingle du jeu, et Lucie Hennebelle, croisée une première fois dans La Chambre des Morts, prend ici une épaisseur qui lui ouvre les portes d'un avenir prometteur.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Lucie Hennebelle est un des personnages de La Chambre des Morts.
Mais on peut dire sans se tromper que l'ensemble de la production de Franck Thilliez est de grande qualité en matière de thriller. Si vous êtes amateur du genre, laissez-vous tenter.
Les dix premières lignes...
La rumeur rapportait qu'elle les avait tous tués. Une femme, un enfant de quatre ans, des hommes retrouvés pendus, au fil des années. De génération en génération, la parole s'était répandue, déformée, amplifiée. Jamais il n'y eut de preuve, ni la moindre certitude. On soupçonnait, voilà tout. On prétendait même que, la nuit, les esprits du passé venaient à nouveau l'habiter, que d'étranges lumières dansaient à l'étage. Des bulldozers avaient essayé de la détruire, disait-on, mais ils avaient à chaque fois subi de mystérieuses pannes. Toute tentative de l'arracher à ses terres, et ce depuis longtemps déjà, avait été vaine (...)
Quatrième de couverture...
Une femme à bout de souffle court sous l'orage. Dans le creux de sa main, un message gravé en lettres de sang : « Pr de retour ». Elle pense être en février, nous sommes fin avril. Elle croit sa mère vivante, celle-ci s'est suicidée voilà trois ans dans un hôpital psychiatrique...
Quatre minutes. C'est pour elle la durée approximative d un souvenir. Après, les mots, les sons, les visages... tout disparaît.
Pourquoi ces traces de corde sur ses poignets ? Que signifient ces scarifications, ces phrases inscrites dans sa chair ? Quel rapport entre cette jeune femme et les six victimes retrouvées scalpées et torturées quatre années plus tôt ?
Pour Lucie Henebelle, lieutenant à la brigade criminelle de Lille depuis l'affaire de la « chambre des morts », la soirée devait être tranquille. Elle deviendra vite le pire de ses cauchemars... Une lutte s'engage, qui fera ressurgir ses plus profonds démons.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...