L'Homme au Chapeau Noir

Un avis personnel...

Publié le : 19 juin 2007

Les grands-parents Rousseaux tiennent le café du village et accueillent pour les vacances Antoine et Andréa, deux jumeaux tout droit arrivés d'Argenteuil et prêts aux quatre cents coups durant leur séjour normand.
Les gamins font bien vite la connaissance de Charles-Henri de Brencart, quatorze ans, qui, lui, débarque du XVIe avec son blazer et ses soquettes blanches. Malgré son langage châtié et ses "bonnes" manières, ils finissent par l'intégrer à leur petite bande, complétée par leur jeune cousine Sofiane.
Il faut dire qu'il y a du pain sur la planche. Un couple de vacanciers les intrigue plus particulièrement. Lui, soi-disant écrivain, porte en permanence un large chapeau noir ; elle, se fait passer pour peintre ; et ensemble ils louent l'ancien presbytère. Les enfants décident d'en savoir plus sur ce couple visiblement illégitime et visitent le garage de la maison. Là, dans le coffre d'une Jaguar, ils découvrent un fusil à lunette. Rien de tel pour les émoustiller encore plus et les plonger dans une enquête secrète...

Georges Hubel tente ici l'aventure du "polar-jeunesse" ; L'Homme au Chapeau Noir étant destiné aux pré-adolescents — à partir de neuf ans, dit la couverture. Il met ainsi en scène des enfants du même âge (ou un peu plus) en commençant par un choc de culture — Argenteuil vs Paris XVIe — qui va bien vite s'effacer pour laisser place au mystère et à l'aventure.
Car Antoine et Andréa sont bien décidés à ne pas laisser l'ennui gâcher leurs vacances normandes. Le moindre accroc dans le paysage est sujet à réflexion, le moindre intrus sur leur territoire est aussitôt examiné, et c'est tant mieux si le frisson du danger est au rendez-vous.
Après avoir posé les bases de son intrigue — ces mystérieux personnages et leurs activités plus ou moins secrètes et la bande de gamins délurés en mal de sensation — Georges Hubel fait glisser son récit vers un autre registre en évoquant l'histoire locale récente (celle de la dernière guerre mondiale), en intégrant cet élément "informatif" à l'intrigue "policière".

Bien sûr on pense au célèbre Club des Cinq qui fonctionnait sur le même schéma, mais difficile de dire, quelques décennies plus tard, si le charme opère toujours et comment réagiront les lecteurs à qui ce roman est destiné. Peut-être trouveront-ils la présentation de cette aventure un peu trop "gentille", ou pas assez moderne à leur goût.
J'ai ressenti pour ma part comme une nostalgie de l'auteur, quelque chose qui l'empêche de coller à notre époque, à celle, du moins, de ceux à qui il s'adresse. Mais peut-être est-ce à dessein ?..

À noter que le livre est illustré par les dessins d'Anthony Mundy, dont vous avez un exemple un peu plus haut.

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Les romans policiers destinés à la jeunesse sont nombreux et variés, mais comme je suis loin d'y connaître grand-chose, je m'abstiendrai d'un conseil.