La Grande Inversion

Erik S. Larsen

Lulu.com - Décembre 2006

Tags :  Roman historique Quidam France Historique (avant 1930) Littéraire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 28 mai 2007

Octobre 1066. Svenn se réveille sur ce qui ressemble fort à un champ de bataille, ou un champ de cadavres à vrai dire. Autour de lui, ce ne sont que corps enchevêtrés, lances, piques brisées, boucliers égarés et nuées de corbeaux qui ont commencé leurs opérations de nettoyage. Néanmoins, dans le silence morbide qui recouvre la plaine, Svenn entend des voix, anglaises...
Quelques années plus tard, église Saint-Pierre de Coutances. Le curé de la paroisse vient de découvrir, cloué sur le portail tel un Christ en croix, le corps d'un homme supplicié. Le prévôt et ses hommes sont à pied d'œuvre, d'autant que le nonce du Pape est présent dans la région et qu'il a déjà fort à faire avec l'évêque du diocèse pour qu'on ne l'encombre pas avec une histoire de crucifixion sauvage...

Erik S. Larsen nous convie avec La Grande Inversion à un voyage dans le temps. Un saut dans le passé de près d'un millénaire sur les terres normandes de Coutances et sa région. Avec minutie, il nous plonge petit à petit dans un monde oublié où résonne le fracas des armes, où les hommes s'affrontent à coups de lance ou d'épée, où l'Église étend son influence, son pouvoir, bien au-delà su spirituel. Par le vocabulaire, par les tournures de phrases, l'auteur réussit à donner à son récit une certaine saveur médiévale et, les pages tournant, le Moyen-Âge se rapproche de nous.
S'appuyant sur une solide documentation, il recrée un contexte tout à fait crédible, mais on finit tout de même pas se demander s'il colle vraiment à l'Histoire... Car 1066, si je ne m'abuse, il s'agit bien de la bataille d'Hastings qui mena Guilaume le Conquérant sur le trône d'Angleterre. Or, il semble bien, à suivre les déboires de Svenn, que les normands aient bel et bien perdu cette bataille...
Et ce prévôt qui enquête, quelques années plus tard, sur une affaire de crucifixion, il semble aussi qu'il ait des comptes à rendre à une autorité anglaise qui occupe la Normandie !

Fiction... vous avez dit fiction. Oui, bien sûr, mais aussi et surtout uchronie ; cette manière de revisiter l'Histoire, d'en changer quelques paramètres et de laisser courir son imagination tout en collant au contexte de l'époque. Et l'intérêt de ce récit est bien là : dans la peinture de cet environnement particulier et de son "inversion".

La construction, quant à elle, voit se succéder au fil des chapitres, l'alternance de deux narrateurs — Svenn d'un côté et le prévôt de l'autre — qui développent deux intrigues parallèles dont on se doute bien qu'elles finiront à un moment ou à un autre par se rencontrer, voire se rejoindre, et finit par manquer de ressort dans un schéma qui m'a semblé trop linéaire.
Sans doute quelques bouleversements, quelques rebondissements, quelques fausses pistes auraient donné un peu de souffle à une intrigue, au final, sans vraie surprise.

Je ne peux affirmer que les puristes du domaine historique et du Moyen-Âge en particulier s'y retrouvent dans cette Grande Inversion, mais les incultes en la matière dont je fais partie apprécieront le voyage, dépaysant.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Sur le thème de l'uchronie, mais se référant à une tout autre époque, on peut citer Fatherland de Robert Harris.

Le début...

Les dix premières lignes...

La nuit venue, Svenn repris connaissance. Allongé sur le dos, il porta la main à sa nuque endolorie. Avec une grimace, il goûta sans surprise le liquide qui couvrait à présent la paume de sa main et tenta en vain de se redresser. Épuisé, il devait lutter pour maintenir ses paupières ouvertes et apercevoir les lourds nuages sombres qui défilaient avec lenteur dans le ciel d'octobre. Autour de lui, il lui semblait que la terre bougeait d'elle-même, mais il mit cette impression sur le compte de la fatigue et du méchant coup qu'il avait pris sur la tête (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

La Grande Inversion est un roman policier médiéval dont l'action se situe avant et après la terrible année 1066. Mais ici, contre toute attente, Guillaume le Bâtard est défait à Hastings et ne dévient pas le Conquérant de la légende et de l'histoire.
Face à cette situation des plus inattendues, le héros va tenter de comprendre les raisons de l'échec normand tandis que l'on mène, parallèlement, une enquête sur une série de crime commis dans la paisible petite cité de Coutances en Normandie.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Erik S. Larsen










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