La Ménagerie

Un avis personnel...

Publié le : 16 avril 2007

La Ménagerie : Loup ; Rottweiler-Le Chien ; Le Chameau ; Impala ; Le Pottock ; La Marmotte. Un groupe d’enquêteurs de la PJ. Leur ex-boss, Loup, a été assassiné. Tiré comme un lâche, dans le dos. Tous sont perdus. Le capitaine Malo Rottweiler plus encore. Orphelin depuis l’âge de trois ans, c’est Loup qui l’a guidé dans la vie depuis son adolescence, assez difficile. Son père n’est plus. Sa douleur est immense.
L’enquête sur sa mort rebondit lors de deux événements : tout d’abord lorsque les lettres d’un indic, signées « Thor », mettent le groupe d’enquête sur une affaire où les cadavres de deux danseurs pour dames sont retrouvés. Le légiste révèle que ces corps ont subit des tortures du type de celles qu’infligeaient les SS durant la Seconde Guerre Mondiale. Ensuite lorsque Malo se fait agresser dans le pavillon de Loup, qu’il était venu inspecter pour les besoins de l’enquête. Il se fait assommer, son équipier le Chameau est touché. Les investigations s’orientent vers le milieu néo-nazi.
Mais ces événements récents ne sont que les échos de drames plus anciens. Malo va devoir fouiller le passé de son père. Ce qu’il va trouver n’est pas très beau à voir. Un braquage, au lendemain de la libération de Dieppe en 1945, dont le magot a disparu, fait tourner les têtes. Les morts pleuvent le long de son enquête, le puzzle est difficile à assembler car si les pièces sont d’aujourd’hui, le modèle est plus ancien. En partant à la recherche des acteurs de ces drames anciens, il va se retrouver en Normandie, là où tout à commencé et où tout finira…

J’avouerais que j’ai failli refermer le bouquin après quelques chapitres. Grand mal m’en aurais pris vu la qualité réelle de ce polar. Le début était un peu plat et, même si le rythme était prenant, l’intrigue peinait à se mettre en place. Pas mal de choses déjà lues ailleurs commençaient à me donner envie de stopper. Mais un petit quelque chose me disait de poursuivre. Ce que j’ai fait avec beaucoup de plaisir.
Une superbe enquête, menée tambour battant, pleine de rebondissements. Bien dosée, l’intrigue nous fait voyager entre 1945 et aujourd’hui. Le drame original ne cesse de résonner dans le présent. Dans sa quête, Malo ne fait pas que rechercher les auteurs d’un crime. Il cherche à faire le deuil de l’homme qui a été son père. À comprendre les motivations de cet homme secret qu’il pensait connaître. Il cherche à comprendre la douleur qui habitait cet homme.
On est porté par le récit. C’est très bien ficelé, riche et maîtrisé. Joseph Bialot mêle habilement les passages de pure enquête policière, les passages dans le passé et les événements qui permettent de faire le lien entre les deux époques et ainsi d’assembler le puzzle en même temps que Malo. Dommage que le début donne l’impression d’avoir déjà lu ce livre. Passé les cinq premiers chapitres le plaisir va croissant et on ne lâche plus l’histoire. Soyez donc indulgents avec ces soixante premières pages, vous ne bouderez pas votre plaisir pour la suite qui est vraiment très bonne.

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Il faut absolument lire C’est en Hiver que les Jours Rallongent, le récit que Bialot à fait de son internement au camp d’Auschwitz. Un livre qui vous marque au fer rouge, un livre essentiel, qui résonne encore en moi bien longtemps après sa lecture.