Didier Daeninckx

Un avis personnel...

Publié le : 23 février 2007

Recommandé Les nouvelles de Daeninckx sont toujours savoureuses, parfois dérangeantes.
Il raconte qu’il a longtemps essayé d’en écrire sans réellement y parvenir, il essayait d’écrire des romans en miniature et la nouvelle, ça n’est pas ça. Puis, il a un jour eu le déclic et, depuis, Daeninckx est devenu un excellent auteur de nouvelles. En plus d’être déjà un auteur important du polar français…

Dans son nouveau recueil, il nous emmène dans des époques et des univers bien différents mais où finalement, on vit le même type d’aventure. Comme son titre l’indique, tout est dans le faux-semblant. La réalité, la vérité, ne sont jamais si simples. Elles ne s’offrent jamais à vous facilement. Il faut pour s’en approcher faire parfois des découvertes peu reluisantes.

Dans la première nouvelle, par un jour de canicule, et à la « faveur » d’un accident de la route, un homme va se remémorer une partie de son passé et le rencontrer…
Dans la deuxième, l’inspecteur Lentraille enquête sur un meurtre, on est en 1941 et Paris est occupé. Il lui faudra trouver son chemin entre les suspects et les allemands. Il va croiser Duprest, le personnage principal de Itinéraire d’un Salaud Ordinaire.
La troisième nouvelle met en scène des jumeaux, un garçon et une fille, et la passion adolescente qui pousse à certains moments à commettre l’irréparable.
Enfin, dans le dernier texte de ce recueil, Daeninckx repart dans le passé et revient sur un moment peu glorieux de notre histoire qu’il avait déjà abordé dans Cannibale et Le Retour d’Ataï.

En quelques pages, Daeninckx brosse des personnages attachants, des situations intrigantes. Son style simple, sans effet grandiloquent, vous emmène là où il veux et s’adapte parfaitement aux sujets.

Un bon moment de lecture, ne vous en privez pas !

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Les autres recueils de nouvelles de Daeninckx, Hors Limites, Zapping, Autres Lieux, Main Courante, En Marge ou plus récemment Raconteur d’Histoires.
Les romans auxquels renvoient certaines des nouvelles du recueil, Itinéraire d’un Salaud Ordinaire, Cannibales et Le Retour d’Ataï.

Le début...

Les dix premières lignes...

Matin de Canicule
Toute la nuit, on avait attendu l’orage, mais il s’était contenté de narguer la ville en éclatant à ses confins (...)

Mères Glorieuses, Mères Angoissées…
Premier épisode
Il faisait enfin un temps clair, ce matin du 11 mai 1941, après deux journées de cols relevés, de parapluies déployés. Émile Lentraille s’était réveillé, bercé dans son demi-sommeil par la radio qu’il avait oublié d’éteindre (...)

Sandrina Spice
Toc, toc…
Depuis quelques mois, j’ai pris l’habitude de cogner à la porte de ma sœur Nadine avant d’entrer dans sa chambre. En peu de temps, les différences se sont accentuées entre faux-jumeaux (...)

Un Petit Air Mutin
Chaque matin, quel que soit l’état du ciel, Eusèbe Sormoulin décroche son vélo du clou, longe l’étable au toit crevé pour s’arrêter à hauteur du billot de bois sur lequel il fend les bûches. Il grimpe dessus en prenant appui sur une poutre basse de l’auvent, puis il s’aide de sa main libre pour soulever sa jambe raide et la faire passer par-dessus la barre du cadre (...)

La fin...

Quatrième de couverture...

Dans ces quatre nouvelles qui auraient pu s’intituler « Doubles vies », l’histoire refuse que l’on assemble trop vite les bribes qui la constituent. Les apparences s’avèrent toujours trompeuses : rêvant de la mère, on rencontre la fille, sans se douter des dangers d’une telle confusion. Sosies et jumeaux, faux « nègre » et vrai Canaque, chacun dissimule, est victime du pouvoir de l’illusion ou du prêt-à-penser. Les manouches et les saltimbanques sont tout désignés pour figurer des assassins.
Mais l’art de celui qui, par profession ou par goût, est en quête, consiste à trouver le moment opportun et le seul indice sur lequel il doit s’arrêter afin que déréglant les perspectives, naisse sous nos yeux une interprétation nouvelle des faits.