Le Secret de Daniel

Roger Delaporte

Auto édité - Octobre 2005

Tags :  Roman à énigme Polar rural Détective amateur France profonde Années 1970 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 1er septembre 2006

Juillet 1971 en Normandie. Fernand, un vieux bûcheron à la retraite, taille un piquet pour installer le fil à linge. Il n'a pas perdu la main. Il pense à son fils, Daniel, sa fierté, à se femme, la "vieuille", atteinte d'un cancer, qui bientôt s'en ira. Fernand a les idées noires : il sait bien qu'il ne survivra pas à sa disparition, d'autant que le fils, voilà dix ans qu'il n'a pas donné de nouvelles. Dix ans d'attente, dix ans d'incertitude, d'angoisse, ça fatigue, ça use...
Louis Landier, quant à lui, est un modeste principal de collège qui profite de quelques jours de vacances dans la région avant de préparer sa rentrée. Une rencontre inopinée avec le vieux Fernand l'amène à se pencher, par compassion plus que par curiosité, sur l'étonnante disparition de Daniel Corbutte.

Roger Delaporte entame son roman par le portrait sensible de ce couple de vieux campagnards, inséparables, aimants, dévoués l'un à l'autre, mais avec cette pudeur ancienne, mal placée oserai-je, qui fait qu'on ne montre pas ses sentiments, qu'on est bourru, qu'on préfère se chamailler pour un rien, par habitude, pour remplir la vie qui s'en va, plutôt que "d'avouer" aimer.
La disparition de leur fils unique, dix ans plus tôt, les a usés avant l'heure. Un voyage à Paris pour un entretien d'embauche et puis plus rien... C'est un professeur de mathématiques, principal de collège, qui enquêtera sur cette affaire, ou plutôt qui leur viendra en aide pour éclaircir le mystère.
Il n'est pas vraiment question d'enquête policière dans ce roman, plutôt d'une sorte d'énigme qui sert de fil conducteur à son auteur pour mener son récit.
De fait, après un début prometteur et une vraie délicatesse dans la perception et le rendu de l'histoire des deux vieux, après avoir mis en place un décor qui montre la vie des campagnes au détour des années soixante-dix, on finit par s'impatienter en matière d'intrigue. On navigue plus alors dans une sorte de compilation de souvenirs que dans un polar à proprement parler.

Roger Delaporte décrit un monde en mouvement, un monde qui change, pas forcément pour le meilleur. Il met en avant comme une nostalgie du passé, de la vie rurale, et les sentences tombent sur cette société qui bouge.
Le problème, c'est qu'on ne sait pas d'où tombent ces sentences, ces jugements, l'auteur oubliant de les argumenter, ou de les lier à l'intrigue, aux personnages. De fait, on ressent comme une certaine aigreur, comme si l'évolution ne générait que le "mal" et que le "bien" n'était que dans le passé, sans pour autant que cette impression globale vienne prendre sa place dans le développement de l'intrigue. On attend pas forcément de démonstration magistrale, mais au moins quelques explications qui motivent les propos tenus par les personnages.

Enfin, pour en revenir à cette intrigue qui sert de fil conducteur : on n'y croit pas vraiment. Ni dans sa construction, trop improbable, ni dans son dénouement.
Sans doute eut-il mieux valu écrire un récit de souvenirs et ne pas vouloir y intégrer à force une intrigue mal maîtrisée. Le résultat aurait été plus cohérent.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Roger Delaporte et son personnage récurrent, Louis Landier, n'en sont pas à leur première rencontre, ni à leur première enquête. Retrouvez sur le site de l'auteur quelques autres épisodes avec extraits à la clé.

Le début...

Les dix premières lignes...

Mardi 10 juillet 1971
Fernand tenait le morceau de châtaigner de la main gauche, posé avec soin sur une petite bille de bois, une chouque toute émoussée par l'usage, et sa cognée de la main droite. Il voulait faire un piquet de ce bout de bois assez long, environ deux mètres, dont le diamètre avoisinait les quinze centimètres.
Il l'inclina et se mit à tailler, lentement, avec application et méthode. L'extrémité pointue devait avoir la forme d'une pyramide à base carrée (...).


La fin...

Quatrième de couverture...

Juillet 1971
Daniel Corbutte est parti il y a dix ans déjà pour "conquérir Paris". Rien que très normal dans la France des années 60. Seulement voilà : depuis, il n'a jamais donné de nouvelles ! Ses parents, de plus en plus inquiets, ont tout tenté pour savoir ce qu'il est devenu. Sans le moindre résultat.
Une annonce parue dans le journal leur inspire la tentative d'une dernière chance... et ce sera un vacancier qui servira d'intermédiaire : Louis Landier, le principal du collège Copernic d'Évreux. Il se lance généreusement dans cette affaire, loin de se douter de ce qu'il l'attend...


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Roger Delaporte










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