Un Ange Sans Pitié

Un avis personnel...

Publié le : 09 septembre 2006

Carol a beaucoup souffert. Perdu son ami en même temps que la vie. Elle seule a pu être réanimée. Trois ans qu'elle traîne ce fardeau, qu'elle sombre dans l'alcool et les médicaments pour oublier la douleur. Ou pour la supporter. Douleur morale et physique, car quand vous êtes à quelques centimètres d'une bombe qui explose, il y a des dégâts.
Carol n'est plus dans la brigade de déminage mais elle aimerait y retourner...
Au milieu de tous ces déboires et des cigarettes et des pastilles de menthe qui tentent de masquer l'odeur du gin, un des collègues de Carol saute sur une bombe.

L'enquête n'est qu'un des aspects de ce roman. Les personnages y ont tous leurs tares et un combat personnel à livrer. Chacun porte sa croix.
Mais ça ne prend pas. Ou si peu. Carol va vaincre ses démons en deux secondes chrono, c'est un peu court, jeune homme, on aurait pu lire bien d'autres choses en somme... C'est bien écrit, bien amené, mais on ne se laisse pas emporter. On reste à quai, même si lire les rebondissements reste plaisant. On ne souffre pas pour les personnages, on ne vibre pas. Il y a de l'émotion pourtant, du malheur. Trop peut-être. Trop de personnages, trop de mystères chez les uns et les autres, trop de dilemmes... Trop. Quand on commence à s'intéresser à l'un, c'est l'autre qui a besoin de toute notre attention et quand on est parvenu à éprouver les prémisses d'une compassion pour le suivant, c'est déjà trop tard, on est passé à un troisième. On arrive à la fin en se disant qu'on est passé à côté de quelque chose, que Robert Crais est passé à côté d'un bon livre. Alors qu'il a du talent ! Il n'y a qu'à lire la scène de fin pour s'en convaincre, une scène au suspens maîtrisé, réussie. La scène que l'on attend depuis le début, à laquelle on sait qu'on aboutira. Quand il s'abandonne à une construction linéaire, on adhère.
A trop compliquer, il nous a perdus en route.

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Les autre livres de Robert Crais dont L.A. Requiem qui semble être son chef-d'œuvre.
D'autres romans noirs se situant également à Los Angeles, ceux du maître, James Ellroy, que des bijoux...
Et sur une lutte contre un méchant plus que méchant et avec des rebondissements à foison, essayez Dennis Lehane, et notamment son dernier paru en poche, Prières pour la Pluie.