Meurtre peu Conventionnel à Libourne

Pierre Mazet

Elytis Editions - Avril 2006

Tags :  Roman à énigme Roman historique Polar politique Flic France Historique (avant 1930) Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 06 septembre 2006

Recommandé Pierre Mazet signe le quatrième roman d'une série policière dont les intrigues se nourrissent de la grande histoire. Comme dans les précédents, les personnages de fiction rencontrent des célébrités, à l'instar du commissaire Clément qui croisera, au gré de ses investigations, quelques représentants de la France qui résiste et quelques autres de la France collaboratrice. Nous sommes en juin 1940. Le pays se retrouve avec deux gouvernements. L'un à Bordeaux, qui ne tiendra pas longtemps. L'autre à Vichy. C'est à Bordeaux que Pierre Mazet a choisi de nouer et dénouer les principaux fils de son énigme, dans une ambiance de menace de guerre, tout du moins dans sa première partie. L'on y retrouve celle particulièrement rendue par Jean-Paul Rappeneau et Patrick Modiano, dans leur film Bon Voyage, avec la présence du gouvernement Mandel en pleine dilution, avant la fuite en Angleterre.

Dans le roman de Pierre Mazet, la guerre reste en filigrane ; la découverte du cadavre qui lance l'affaire ayant lieu en 1940 ; la résolution coïncidant avec la Libération. Tout démarre par le repêchage dans une rivière d'un homme mort par strangulation. Or, il s'agit d'un député nordiste, qui plus est un collabo qui n'a pas été sans lien avec la sinistre Cagoule, et doté d'un sens des affaires plus illicites que licites, mais la période permet aux crapules de son acabit de tourner à plein régime. Sans la ténacité du commissaire Clément, on passerait rapidement l'assassinat dudit Robert Leuwen par pertes et profits.

Dans une République où chasser le juif ou le franc-maçon, traquer le criminel passe au second plan.

Mais Clément a le sens de la justice. Un crime est un crime. Il ne lâche pas le morceau et son enquête va le conduire vers un autre as de la combine, Gédéon Gorce, négociant en vin, spécialiste du placement juteux en Algérie et en Indochine, gros investisseur en matériaux servant à construire le Mur de l'Atlantique cher aux Allemands, et pour l'heure en route vers la Suisse avec une valise remplie de lingots d'or.
Malheureusement, Allemands et collabos reprenant les rênes du pouvoir dans le bordelais, l'enquête change de mains. Clément en est destitué, au profit du pétainiste commissaire Poinsot, qui a existé et qui a été exécuté à la Libération. Celui-ci va conclure l'affaire par le procès expéditif d'un coupable créé de toutes pièces. Ce sera un républicain espagnol rapidement exécuté, avant que Poinsot file à Vichy exercer de nouvelles fonctions.
Il faudra attendre fin 1944, pour que le dossier soit déterré et que les pièces du puzzle criminel se mettent en place.

En attendant, nous aurons pris plaisir à la lecture d'un récit finement mené et bien documenté, dont on se dit qu'une adaptation télévisuelle ou cinématographique serait aisément envisageable. Les décors sont là, les personnages sont là, les dialogues sont prêts. On n'a qu'une envie, c'est d'entendre quelqu'un dire : moteur !


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

L'ouvrage fait partie de la série "Meurtre peu conventionnel".

Un cinquième volume est attendu fin 2006 et aura pour titre : Meurtre peu conventionnel Gare de Lyon.

Le début...

Les dix premières lignes...

L'été n'était pas si loin et pourtant la brume avait du mal à s'échapper des bords de l'Isle. Malgré la panique ambiante, Jean-Marie n'était pas disposé à renoncer à sa partie de pêche. Depuis près de dix mois, la guerre était venue percuter la vie de ce paisible facteur retraité. À l'automne 39, il avait vu la ville traversée par ces gens déplacés de Lorraine ou d'Alsace. Il avait regardé d'un œil soupçonneux ces hommes et ces femmes qui parlaient mieux allemand que français. Dans le tumulte de l'évacuation, trois familles de Breistroff-la-Grande s'étaient installées dans les faubourgs de la ville, faute d'avoir pu rejoindre le village qu'on leur avait assigné (...).


La fin...

Quatrième de couverture...

En cette période troublée de début de guerre, ce 13 juin 1940, Libourne est le théâtre d'un événement qui ne semble pas bouleverser ses habitants. Il est vrai qu'un macchabée est une vétille, au moment même où toute la France a le regard inquiet, tourné vers l'Allemagne. Flirte-t-il avec les rives de l'Isles, un lacet de cuir autour du cou et le visage tuméfié, que personne ne s'en émeut.
L'homme n'est pourtant pas un anonyme : Robert Leuwen est député dans le Nord, connu pour ses positions radicales, sa facilité à se laisser corrompre et à nager en eaux troubles. Dans ces conditions, la mort suscite donc bien moins d'intérêt.
Pourtant, un homme s'obstine à comprendre. Jules Clément n'a pas l'intention de laisser ce meurtre sans coupable, quand bien même le cadavre retrouvé est davantage celui d'une crapule que d'un humaniste.
S'ensuit, à quelques encablures de Bordeaux, entre Adrien Marquet, Georges Mandel et quelques ministres délocalisés, l'enquête d'un homme obstiné à rendre la vérité.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Pierre Mazet










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