Dennis Lehane

Un avis personnel...

Publié le : 1er septembre 2006

Il y a décidément de la grâce chez Lehane. La douleur la plus profonde, la plus noire, est toujours accompagnée d'un humour irrésistible.
" L'élégance du désespoir ", c'est pour Lehane que l'on a inventé cette expression. Il est, en tout cas, l'un de ceux qui l'incarnent le mieux.
Son humour, loin de désamorcer la gravité du discours, des situations, vient la renforcer. Certaines circonstances sont telles qu'il vaut mieux les tourner en dérision pour espérer s'en relever. Et même si on ne s'en relève pas, on aura sombré avec flegme.
C'est en partie pour cela que Lehane est un grand, un très grand. Ça et une vraie sensibilité. Et c'est parce que Dennis Lehane est un très grand qu'il faut le lire. Qu'il faut lire Prières pour la Pluie , cinquième opus du duo Kenzie - Gennaro. Si ce n'est déjà fait, commencez par les quatre premiers. Et revenez à Prières pour la Pluie.

On y retrouve tout, l'humour, la sensibilité, un réel amour pour ses personnages. Un amour pour ses personnages qui nous les fait aimer, qui nous fait rire ou trembler avec eux. Qui nous dégoûte de ce monde et en même temps nous montre qu'on peut l'aimer.
Sous la plume de Lehane, tout est simple. On suivrait Kenzie et Gennaro n'importe où, on leur pardonne tout, leur indécision et leur manière d'oser foncer dans le tas quand il n'y a plus le choix. Ils ne s'épargnent pas, Lehane ne les épargne pas. L'enfer n'est jamais loin.
Ils sont bien sûr accompagnés de Bubba, grand analphabète au bon sens naturel et à la fidélité indéfectible. Il ne comprend pas grand-chose à ce qui l'entoure, pense que " Lewinsky est une marque de cigares " mais il retrouve toute sa raison dans les moments difficiles.
Avec eux trois et Lehane à la plume, vous êtes assurés d'un bon moment de lecture... un excellent moment. Le talent est si rare qu'il ne faut pas passer à côté !

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Les autres romans de Lehane. Tous les autres romans de Lehane. Les quatre Kenzie et Gennaro, Un dernier Verre avant la Guerre, Ténèbres, Prenez-moi la Main, Sacré, Gone, Baby, Gone. Continuez avec ses deux autres romans, Mystic River et Shutter Island.

Le début...

Les dix premières lignes...

Dans ce rêve, j'ai un fils. Il a environ cinq ans, mais sa voix et son intelligence sont celles d'un adolescent d'une quinzaine d'années. Il voyage à côté de moi, solidement maintenu par la ceinture de sécurité, les jambes arrivant à peine au bord du siège. Notre voiture, grande et vieille, possède un volant aussi large qu'une roue de vélo, et nous roulons par une matinée de fin décembre couleur de chrome terne. Nous sommes à la campagne, au sud du Massachussetts mais au nord de la ligne Mason-Dixon - dans le Delaware, peut-être, ou le sud du New Jersey -, et des silos à carreaux rouges et blancs émergent au loin des champs labourés que la neige tombée la semaine précédente a recouverts d'une couche gris clair rappelant le papier journal (...).

La fin...

Quatrième de couverture...

Patrick Kenzie est toujours détective privé à Boston, mais il s'est séparé de sa fidèle coéquipière, Angela Gennaro. Lorsque Karen, une jeune femme victime de harcèlement, a recours à ses services, il règle rapidement le problème et pense ne plus en entendre parler. Jusqu'au jour où il apprend que Karen s'est jetée du vingt-sixième étage d'une tour. Il semble qu'une invraisemblable succession de malheurs ait poussé à bout le jeune femme... Mais Patrick ne croit pas à une telle série de coïncidences et, confronté à un tueur qui ne tombe sous le coup d'aucune loi, il va avoir besoin de l'aide d'Angela.