Editions Pavic - Juin 2004
Tags : Thriller Polar rural Serial Killer Psychologie Flic France profonde Années 2000 Original Moins de 250 pages
Publié le : 30 juin 2006
Une jeune femme tombe en extase devant le cheval qu'elle rêve d'acquérir pour remplacer sa vieille jument, Rita. Il s'appelle Mektoub, d'origine arabe bien sûr...
Sarah Aires, capitaine de gendarmerie, est appelée par un club hippique dont un des chevaux et sa cavalière
sont introuvables depuis la veille. Arrivée sur les lieux, elle apprend que la monture a été retrouvée, abattue d'une balle de
carabine en pleine tête, mais pas celle qui la conduisait. On pense
enlèvement, crime à caractère sexuel. L'enquête s'organise autour des
maigres indices à disposition.
En parallèle, la jeune femme "amoureuse" est arrivée à ses fins. Dans la ferme où elle travaille, elle a réussi à convaincre son mari et à trouver une
solution pour dénicher les deux mille euros nécessaires à l'achat de
Mektoub. Cette fois, le cheval est dans son pré.
Marie Vindy a cloisonné son récit en deux parties bien distinctes, deux
narrations qui s'alternent, se chevauchent. D'un côté l'enquête de la
gendarmerie sur une disparition étrange, celle d'une jeune cavalière et
le fait que son cheval ait été abattu, menée de façon "classique" ; de
l'autre l'histoire de Mektoub et de sa nouvelle propriétaire, écrite au
présent. Pas de chapitres, juste des paragraphes qui s'entremêlent,
marqués par la différenciation des temps de conjugaison - un peu
surprenant au début, mais on finit par s'y faire. Les progressions sont
parallèles, mais contrairement à ce qu'on croit en géométrie, celles-là
finissent un jour par se rejoindre...
Avec la même dichotomie, Marie Vindy met en scène plusieurs environnements : le monde du cheval d'abord, à travers les clubs hippiques, explorant de
même la relation particulière qui unit le cavalier et sa monture ;
l'enquête difficile menée par une petite équipe de gendarmerie perdue
au fin fond de la campagne ; le microcosme des occupants d'une ferme
isolée, repliés sur eux-mêmes, vivant quasiment en autarcie.
En mêlant ces différent élément, son intérêt pour la psychologie des
tueurs en série, elle construit une intrigue qui s'attache aux
interférences qui mènent un homme à la folie meurtrière, ou comment son
propre environnement est aussi prépondérant dans le passage à l'acte
que la maladie elle-même. Marie Vindy a étudié le sujet mais ne fait
pas étalage de ses connaissances : elle les distille tout au long du
récit dans une construction originale qui peine parfois à se mettre en
place avant de trouver sa vitesse de croisière.
Le ton est parfois un peu austère, mais le sujet ne se prête guère à la
fanfaronnade. En tout cas, ça n'est pas le biais qu'a choisi Marie
Vindy pour l'aborder ; elle préfère poser beaucoup d'interrogations à
travers son récit, évoquant le terreau qui fait germer la psychose,
mais aussi l'environnement qui génère stress et frustration, la goutte
d'eau, poussant un malade au dérèglement total, puis à l'irrémédiable.
Un roman qui navigue entre le documentaire et l'exercice de style...
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Après quelques déboires, les éditions Pavic retrouvent de la vigueur et Mektoub devrait bénéficier d'une réédition à venir dès juillet 2006.
Je vous glisse tout de même leur adresse puisque, à part sur le site de la FNAC, c'est le seul moyen de se procurer ce roman : Éditions Pavic, Bellevue, 89200 Tharot.
Les dix premières lignes...
Je tombe amoureuse ! C'est un instant magique, un instant d'amour.
Amoureuse, oui. Il est si beau, exactement comme dans mes rêves les
plus fous...
En fait, j'y pense déjà depuis quelques temps. Rita se fait vieille, c'est la réalité, et elle n'a plus le cœur à y aller comme avant. Mais je n'ai pas le courage de lui chercher un remplaçant, je prends ça pour une petite trahison.
Finalement, le hasard a raison de mes états d'âme.
Michel me téléphone, il me dit qu'il faut absolument qu'on se voie. Le
lendemain, il passe me prendre à la maison et nous roulons jusqu'à
St-Agnan. Michel va le chercher et il me le présente tout de suite,
Mektoub (...).
Quatrième de couverture...
Elle est tombée amoureuse dès l'instant où elle l'a vu : Mektoub, ce
cheval superbe aux origines arabes. Pourtant la jeune femme est loin
d'imaginer les conséquences terribles que cette passion va entraîner.
Dans le dédale inquiétant et sombre des forêts du Morvan, quelqu'un tue. Des
cavalières sont assassinées, des chevaux sacrifiés dans des
circonstances terrifiantes.
Le capitaine de gendarmerie Sarah Aires, aidée du bienveillant analyste criminel Jean Colin, devra mettre de côté le souvenir d'un drame qui la hante depuis trop longtemps pour parvenir à résoudre cette bien étrange affaire.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...