Gallimard / Série Noire - Octobre 2002
Tags : Comédie Complot Années 1990 Humoristique Moins de 250 pages
Publié le : 1er mars 2006
Une catastrophe écologique qui se profile et qui finit par arriver, par
la faute de scientifiques, d'hommes de pouvoir et de pontes du
contre-espionnage, chez nous ? Pas possible. Si, dans le Vercors. Colin
Thibert a trempé sa plume directement dans les déchets toxiques qui se
déversent d'une station de recherche perdue dans la forêt et nous
propose un roman dangereux, car hautement contaminant. En effet, dès
les premières pages, on se prend à glousser. C'est maladif. On sourit,
on rit, on a les symptômes du lecteur qui en redemandera dès le livre
refermé, sinon faut nous abattre.
Les situations s'enchaînent, cocasses juste ce qu'il faut pour ne pas
perdre le fil de récit. On est tout de même dans un thriller bien
troussé, avec tous les ingrédients du genre, en compagnie d'une belle
brochette de figurants à la Georges Lautner. Les véreux côtoient les
naïfs, les salauds croisent les imbéciles. La palme revenant à un
quatuor de tueurs, mi-Tontons Flingueurs mi G.I.G.N., et de leur chef,
chantant à tue-tête dans leur véhicule, lors de leurs déplacements, les
vieilles chansons de Radio Nostalgie.
Comme le suggèrent les premières lignes du roman, Colin Thibert a du
vocabulaire. Il aime les mots, les dictionnaires et les ruptures de ton
à la Raymond Queneau, les phrases qui se mordent la queue comme dans
les premiers Pennac. À la longue, il est possible que ça lasse. Alors, un livre, c'est bien. Royal Cambouis est réussi, c'est donc celui qu'on conseillera.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Il est également l'auteur de Noël au Balcon, Cahin-Chaos, Barnum TV, Nébuleuse.org, tous chez Gallimard, en collection Folio ou Série Noire. Ajoutons qu'il est Suisse. Ceci explique peut-être cela.
Les dix premières lignes...
Il pleuvait des cordes, des câbles, des boulines, des écoutes, des
haubans, des élingues, des ralingues, des drisses, des drosses ou des
garcettes, appelez ça comme vous voulez, c'était un putain de déluge.
Les pneus du Toyota soulevaient de grandes gerbes d'eau et les
essuie-glaces avaient beau faire, un film liquide recouvrait le
pare-brise, donnant au paysage l'aspect d'une diapo à la gélatine dans
un concert de Pink Floyd. Quand un éclair venait donner là-dessus un
coup de lumière stroboscopique, ça devenait carrément psychédélique.
Indifférent à la magie du spectacle, Poitevin s'attendait à être
englouti par une coulée de boue ou écrasé par l'effondrement de la
falaise. Mais le Vercors en avait vu d'autres, il tenait bon (...).
Quatrième de couverture...
En plein massif du Vercors, dans un endroit discret, travaille le
professeur Poitevin. Que fait-il ? Rien. Sinon surveiller une vétuste
"station de recherche" du ministère de l'Agriculture en compagnie d'un
ancien taulard muet comme une tombe. Plutôt stressant quand on sait que
la station abrite en réalité des déchets militaires inavouables.
Poitevin n'en dort pas. Surtout les nuits d'orage, lorsque des flaques
douteuses apparaissent sous les fûts. De quoi demander aux Services
spéciaux un nettoyage par le vide, témoins compris... Qui des barbouzes
ou du poison fera le plus de dégâts ?
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...