Rivages / Thriller - Novembre 1992 - Traduction (espagnol) : René Solis - Mara Hernandez
Tags : Comédie Trafic Quidam Amérique du Sud Années 1990 Littéraire Original Plus de 400 pages
Publié le : 30 novembre 2005
Prix Dashiell Hammett 1991.
Voilà bien un roman irracontable !.. Impossible de faire un résumé de ce pavé
de plus de cinq cents pages ni même de donner une idée de la trame qui
le soutient, mais une chose est sûre : celui qui l'a écrit possède les
outils nécessaires et affutés pour une telle entreprise...
Des dizaines de personnages se croisent au fil des pages, les époques se
chevauchent et s'entremêlent, les lieux géographiques se mélangent en
un vaste manège époustouflant de maîtrise. Paco Ignacio Taibo II n'est
pas seulement écrivain, c'est également un historien du XXème siècle et
il vise avec ce roman à rassembler deux de ses passions en revisitant
l'histoire des révolutions en en dressant une fresque étourdissante,
extravagante. De fait, on est loin du manuel scolaire, cet homme là est
d'une flamboyance exceptionnelle, d'une intelligence et d'une érudition
rares et fait preuve d'un travail considérable au niveau de la
narration et de la construction.
Jamais on ne sait où on va dans ce roman, mais toujours on sait où on est et avec qui. L'enchevêtrement des personnages, des situations, des lieux est à
ce point maîtrisée que jamais on ne se perd ; d'ailleurs, l'auteur nous
y aide en modifiant son style d'écriture selon les protagonistes. Il en
ressort une jubilation extrême à l'issue de la lecture, comme un grand
merci à l'auteur d'avoir su nous balader, nous divertir, dans une
ambiance délirante, loufoque, endiablée, telle un véritable carnaval
coloré et plein de senteurs, tout en lui donnant une convergence
inattendue et pourtant si claire. Du grand art !..
Incontournable !..
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Dans un genre similaire et un style tout aussi fantaisiste, ne manquez pas La Bicyclette de Leonard, autre caviar du même auteur.
Les dix premières lignes...
Il pouvait être cinq heures et demie de l'après-midi de 19 juillet 1923 et
l'homme s'avançait sur le pont international séparant El Paso (Texas)
de Ciudad Juãrez (Chihuahua). Il faisait chaud. Quatre carrioles
chargées de fil de fer barbelé à destination du Mexique avaient laissé
derrière elles un gros nuage de poussière. Le douanier mexicain dans sa
guérite jeta un rapide coup d'œil à l'homme maigre en costume gris, un
melon noir sur la tête et une méchante valise en cuir à la main, qui se
dirigeait vers lui. Sans y attacher la moindre importance, il se
replongea dans un volume des poésies de Rubén Darío qu'il lisait avec
application (...).
Quatrième de couverture...
Stan Laurel, Houdini, Pancho Villa, Léon Trotsky, deux journalistes qui
rêvent d'écrire un grand roman à quatre mains et qui pratiquent le
religion du scoop, le directeur d'une officine de la CIA surnommée
"département de la merde", un trafiquant de cocaïne, un commandant
sandiniste en danger, un vieux révolutionnaire bulgare, qui réécrit un
classique de roman d'aventures, un vieil anarchiste espagnol qui est un
génie des faux papiers, un acteur hollywoodien engagé dans les brigades
internationales, l'ombre de Joseph Staline...
Ils sont tous dans À Quatre Mains, pièces d'un gigantesque puzzle qui dessine peu à peu l'histoire des révolutions depuis le début du siècle et trace le portrait de ceux qui les ont faites et ont été trahis par elles...
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...