Meurtre sur le Campus

Ghislain Richer

Les Editions JCL - Mai 2001

Tags :  Roman à énigme Vengeance Détective amateur Québec Années 2000 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 1er mai 2006

Greenbrooke est une ville universitaire du Québec où il fait bon vivre, loin des turpitudes des trop grandes métropoles et au milieu d'une nature généreuse. Deux cent cinquante mille habitants tout de même, dont vingt mille étudiants, et une douceur parfois insipide, à l'image de la Suisse... ou de l'Autriche, s'il fallait comparer à l'Europe.
François Faggione y est professeur de droit criminel, une sommité de renommée internationale, mais aussi un homme fermé, célibataire endurci, misanthrope doublé d'une misogynie affirmée et à l'entourage réduit à deux personnes : son homme à tout faire, Domenico, et Lambert Fortin, un ancien élève, lui-même devenu professeur à l'université, dans le droit des affaires, et accessoirement narrateur.
Lorsque Lambert prend la plume, c'est pour "narrer" l'enquête, menée par son mentor, qui suivit la mort du vice-recteur Jean Lacouture, alias John Day, retrouvé dans son bureau une balle dans la tempe, comme un suicidé, mais sans arme à ses côtés...

Ghislain Richer reconstitue pour son roman un environnement qu'il connaît bien et qu'on décrypte sans grande difficulté tant Greenbrooke est proche de Sherbrooke, la ville où il fit ses études universitaires et où il officie aujourd'hui en tant qu'avocat.
Mais la transformation permet à l'auteur d'entrer dans la fiction et de laisser libre cours à son imagination tout en l'appuyant sur un socle solide de vérité.
On est ici dans la plus pure tradition du roman à énigme à suivre les enquêtes conjointes d'un professeur de criminologie et d'un policier au caractère bien trempé. Tous les indices sont révélés au lecteur pour lui permettre d'élucider cette mort mystérieuse en même temps que les principaux protagonistes et, avec un peu de perspicacité, il est même possible d'y parvenir.
Roman à énigme donc, mais avec aussi quelques variantes puisque le narrateur s'apparenterait plus au docteur Watson qu'au célèbre Sherlock Holmes ; jouant le rôle du candide comme celui de l'éternel élève. Et puis il y a cette mise en perspective du microcosme que constitue la cellule du "pouvoir" au sein de l'université. On y croise recteur, vice-recteur, doyen, directeur de la fondation, directeur général, on assiste au jeu des influences, des ambitions, des alliances, de tromperies, dans une ronde sans cesse renouvelée.

Ghislain Richer prend plaisir à construire son intrigue, ses personnages, à leur donner corps et vie, et ce plaisir est communicatif. Dans une construction des plus classiques où chaque chapitre est l'occasion de mettre en avant un des "suspects" possibles, mais aussi avec une précision et une rigueur toute mathématique qui nous entraine vers la grande confrontation finale, l'auteur sait aussi arrondir son texte d'un style à la fois littéraire et fleuri où percent régulièrement les pointes d'un humour incisif et des expressions qui font mouche à tout coup.

- C'est la nature humaine, Lambert. Et il semble que la nature devient de plus en plus humaine dans les hautes sphères du pouvoir, dans quelque domaine que ce soit (...). L'université est un monde... cruellement humain.

Dans ce genre particulier qu'on pourrait penser "vieillot", Ghislain Richer nous offre avec Meurtre sur le Campus un roman "à la manière de", exercice dont il se sort avec tous les honneurs. Une vrai réussite, gouleyante à souhait de légèreté.
Pas d'empreinte, ou plutôt des centaines d'empreintes, mais rien de concluant. Pas de témoin, pas d'armes non plus. Tous les trucs sophistiqués du labo ne peuvent donc pas nous aider. Il n'y a pas d'éléments matériels à analyser ou a décortiquer. Il faut donc se rabattre sur la bonne vieille méthode de la réflexion et de la déduction.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Le professeur Faggione a beau prendre sa retraite de l'université, il n'en continue pas moins à mener l'enquête. Vous pouvez le retrouver à l'œuvre dans le second roman de Ghislain Richer, également paru aux éditions JCL, La Quatrième Station.




Le début...

Les dix premières lignes...

Quand j'avisai le professeur que j'avais le goût d'écrire un livre et de raconter les événements que nous avions vécus au cours des dernières semaines, il s'esclaffa :
- Un livre ? Mon pauvre Lambert. Vous voulez écrire un livre. Vous avez de ces fantasmes.
- Il ne s'agit pas d'un fantasme, professeur ; il y a longtemps que j'y pense et ça y est, cette fois-ci, je crois avoir la bonne histoire pour mon premier livre (...).


La fin...

Quatrième de couverture...

Après cinquante ans d'une existence paisible et sans histoire, par un froid matin d'automne, le destin de l'Université de Greenbrooke bascule, entraînant à sa suite le sort d'une élite hypocrite et frileuse, peu habituée à côtoyer le crime de si près.
Selon la police, malgré un suicide apparent, le vice-recteur démissionnaire a bel et bien été assassiné, et le meurtrier, dont on sent la présence partout sur le campus, demeure invisible.
François Faggione, professeur retraité de droit criminel, est alors mandaté par le recteur pour faire baisser rapidement la paranoïa collective en train de saper le moral de ses dirigeants.
Mais les choses se compliquent...


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Ghislain Richer










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