Gallimard / Série Noire - 1987
Tags : Polar social Comédie Discrimination Quidam Paris Années 1980 Humoristique Entre 250 et 400 pages
Publié le : 30 novembre 2005
La Fée Carabine, c'est cette vieille dame qui transforme les flics racistes en fleur, à coup de P.38. Quand on a évoqué cette mise au point, on a tout dit ou presque de l'attachement de Daniel Pennac à coller à la vérité la plus concrète (?), même si ce roman lui fut inspiré par la vague d'assassinats
de vieilles dames qui sévissait alors.
Voici donc la famille Malaussène de retour. La situation n'a pas beaucoup
évolué : Benjamin a toujours en charge l'ensemble des ses frères et
sœurs, est toujours bouc-émissaire professionnel, même s'il "sévit"
désormais dans le milieu de l'édition. Son grand cœur l'amène même à
recueillir quelques vieillards drogués...
Dans la même veine qu'Au Bonheur des Ogres, mais sûrement plus abouti, Daniel Pennac poursuit ici la désopilante saga entamée un an plus tôt. L'intrigue policière est cette fois plus présente, d'ailleurs on y découvre les inspecteurs Pastor et Van Thian,
dignes représentants de la police nationale, qui à eux seuls
mériteraient le déplacement ; apitoyer les témoins à coup de cancer
pour les faire avouer... quelle trouvaille !
Daniel Pennac, sous ses airs déjantés, caché derrière son imagination
luxuriante et sa fougue légendaire nous dépeint la vie. Il le fait avec
optimisme et chaleur, avec des couleurs vives, à la manière d'un conte
de fée moderne adressé à la part d'enfant qui sommeille au fond de
nous. Rappelez-vous : on aurait dit que...
Ne boudons pas ce plaisir !
Quelques pistes à explorer, ou pas...
La Fée Carabine a été adaptée pour la télévision en 1988 par le réalisateur Yves Boisset avec Fabrice Lucchini dans le rôle de Benjamin Malaussène.
Les dix premières lignes...
C'était l'hiver sur Belleville et il y avait cinq personnages. Six en comptant la plaque de verglas. Sept, même, avec le chien qui avait accompagné le
Petit à la boulangerie. Un chien épileptique, sa langue pendait sur le
côté.
Le plaque de verglas ressemblait à une carte d'Afrique et recouvrait toute le surface du carrefour que la vieille dame avait entrepris de traverser. Oui, sur la plaque de verglas, il y avait une femme, très vieille, debout, chancelante. Elle glissait une charentaise devant l'autre avec une millimétrique
prudence. Elle portait un cabas d'où dépassait un poireau de
récupération, un vieux châle sur les épaules et un appareil acoustique
dans la saignée de son oreille (...).
Quatrième de couverture...
"Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les
doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les
commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs
petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je
pose la question : où va-t-on ?"
Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel,
payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les
innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les
vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami
infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin
Malaussène, l'innocence même ("l'innocence m'aime") et pourtant...
pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...