Daniel Pennac

Un avis personnel...

Publié le : 30 novembre 2005

Première apparition de la tribu Malaussène avec à sa tête Benjamin, le grand frère, chef de famille puisque la mère, celle qu'on ne voit jamais, est partie par mont et par vaux à la recherche, une nouvelle fois, de l'homme idéal.
Pour faire bouillir la marmite qui nourrit son petit monde, Benjamin s'est trouvé un emploi hors normes : bouc-émissaire. Il fait office d'amortisseur à la vindicte des clients mécontents d'un grand magasin parisien.
C'est alors que des bombes se mettent à exploser dans cet antre de la consommation et, comme par hasard, Benjamin se trouve toujours au mauvais endroit au mauvais moment et devient vite extrêmement suspect...

Daniel Pennac met en scène les aventures loufoques, sympathiques et réjouissantes de la famille Malaussène. L'intrigue, bien que pleine de rebondissements, n'est ici qu'un prétexte à la présentation de situations cocasses et d'une galerie de personnages d'une drôlerie contagieuse. Ce récit est d'un optimisme forcené, il vous accroche un sourire à chaque page tant les inventions sont nombreuses et inattendues. Chacun se mêle de cette enquête et cherche à sauver le grand frère, depuis Thérèse qui lit dans les astres, depuis Carla dont le regard ne peut se poser qu'à travers l'objectif de son appareil photo, en passant par la logique imperturbable de Jérémy où les rêves du Petit, jusqu'aux crises d'épilepsie du chien Julius...
Et puis il y a Belleville, ce quartier où les vies, les cultures, se croisent, et auquel l'auteur rend ici un hommage appuyé. Une grande bouffée d'air frais et bienfaisant, drôle, impertinente et enthousiaste...

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Ce premier épisode de la saga Malaussène est suivi de nombreux autres parmi lesquels il convient de citer La Fée Carabine, sans doute le plus réussi.

Le début...

Les dix premières lignes...

La voix féminine tombe du haut-parleur, légère et prometteuse comme un voile de mariée.
- Monsieur Malaussène est demandé au bureau des Réclamations.
Une voix de brume, tout à fait comme si les photos de Hamilton se mettaient à parler. Pourtant, je perçois un léger sourire derrière le brouillard de Miss Hamilton. Pas tendre du tout, le sourire. Bon, j'y vais. J'arriverai peut-être la semaine prochaine. Nous sommes un 24 décembre, il est seize heures, le Magasin est bourré. Une foule épaisse de clients écrasés de cadeaux obstrue les allées (...).

La fin...

Quatrième de couverture...

Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël.
Côté cœur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire).
Côte boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné.
Pourquoi moi ?
Je dois avoir un don...