Rivages / Thriller - Février 2003 - Traduction (anglais) : Daniel Lemoine
Tags : Roman noir Polar social Corruption Serial Killer Journaliste Yorkshire Années 1970 Littéraire Original Poétique Entre 250 et 400 pages
Publié le : 1er mai 2006
Claque. Gigantesque.
En refermant ce bouquin monumental, un vrai bordel d'émotions. Envie de
prendre la plume. Envie de hurler. Envie de s'enterrer chez soi et de
ne plus jamais foutre le nez dehors, dans ce monde pourri.
Et puis un profond respect et une admiration sans bornes pour la qualité
d'écriture, la justesse des sentiments et des personnages, la noirceur
du paysage. L'envie de tirer son chapeau à un écrivain pareil, de
partager le plaisir qu'il existe des écrivains comme ça. Capables
d'aller chercher si loin, sans concession, sans fard. D'oser montrer,
cracher, exhiber.
Dans une langue qui vous transperce comme une flèche, une succession de mots tranchants et tellement justes.
J'avais pris des claques, déjà. En découvrant Ellroy, Lehane
et d'autres. Mais je ne me souviens pas d'avoir jamais terminé un livre
avec ce creux dans la poitrine, choquée, transpercée de part en part.
Dès le début, l'ambiance est posée, admirablement. Noirceur pur jus, en quelques pages à peine. Même quelques lignes.
Pas évident de rentrer dedans tant c'est inhabituel, et puis ça devient comme une drogue, impossible d'en sortir.
C'est violent, brutal, sombre. Réaliste surtout. Sans fioriture.
Juste le peu qu'il faut de littérature autour pour faire passer la pilule.
Mais les dialogues sont pris sur le vif, les situations décrites de l'intérieur.
Je ne sais pas s'il est possible de conseiller la lecture de David Peace,
sans doute faut-il être capable d'encaisser pas mal pour accepter
d'aller au bout. Aimer les écritures incisives aussi.
Mais quoi qu'il en soit, c'est du très très grand.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Vous pouvez bien sûr continuer avec le même auteur, en lisant les trois volumes suivants de la quadrilogie (1977, 1980, 1983).
Vous pouvez aussi essayer Ténèbres, Prenez-moi la Main, de Dennis Lehane, pour la noirceur et la nature de l'intrigue.
Enfin, côté cinéma, pour l'expérience sombre et tranchante, peut-être apprécierez-vous Requiem for a Dream (Darren Aronofsky) ou Lost Highway (David Lynch).
Les dix premières lignes...
- C'est toujours pareil : ce con de Lord Lucan et des putains de corbeaux
sans ailes, fit Gilman, souriant, comme si c'était le plus beau jour de
notre vie.
Vendredi 13 décembre 1974.
Attendant ma première " une ". Enfin le type dont on indique le nom et le titre : Edward Dunford, correspondant pour les affaires criminelles
dans le Nord ; deux putains de jours trop tard.
Coup d'œil sur la montre de mon père.
Neuf heures et personne n'a dormi ; directement du Cercle de la presse, puant toujours la bière, dans cet enfer :
Salle des conférences, commissariat de Millgarth, Leeds (...).
Quatrième de couverture...
Après Jeanette Garland et Susan Ridyard, la jeune Clare Kemplay vient
de disparaître sur le chemin de l'école. Son cadavre sera bientôt
retrouvé dans une tranchée sur un chantier.
Nous sommes en 1974, dans la région de Leeds. Noël approche. Edward Dunford,
reporter à l'Evening Post, est encore un néophyte qui fait ses
premières armes dans l'ombre du journaliste vedette de la rédaction,
Jack Whitehead. Au volant de la vieille voiture de son père, il
sillonne les routes de l'ouest du Yorkshire à la recherche d'indices
susceptibles d'éclairer les meurtres de ces trois fillettes. Au début,
il croit seulement chasser le scoop, mais plus il enquête, plus il
découvre que bien des choses sont pourries au royaume du Yorkshire :
policiers corrompus, entrepreneurs véreux, élus complices...
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...