Fayard - Décembre 1977
Tags : Roman d'enquête Polar rural Vengeance Flic Années 1970 Littéraire Original Poétique Entre 250 et 400 pages
Publié le : 1er janvier 2006
Prix du Quai des Orfèvres en 1978.
Premier roman policier écrit par Pierre Magnan et première apparition du
commissaire Laviolette, que l'on retrouve dans une dizaine de ses
livres. Il partage son sort "d'exilé" dans la ville de Digne avec le
juge Chabrand de vingt ans son cadet.
Ils avaient en commun d'être à Digne par mesure administrative, le commissaire pour avoir donné le surnom de "Tante Louise" à un homme politique important qu'il n'aimait pas ; le juge parce qu'il était "sournoisement gauchiste".
Un premier corps est retrouvé une nuit dans une rue de la ville. Le jeune homme
est beau, riche mais avait changé depuis quelques semaines. Aucune
piste sérieuse n'est trouvée. Survient le deuxième crime, qui de la
même manière, laisse perplexe le commissaire Laviolette. On suppose que
l'arme du crime est un galet ayant été projeté avec force et précision
à la tête des deux hommes. À force de recoupements, de tâtonnements et
un peu par hasard, le policier arrivera à démêler cette affaire.
L'intrigue peut paraître assez simpliste, le dénouement aussi, mais la force des
romans de cet auteur réside dans la finesse des portraits de ses
personnages, par petites touches, on apprend à les connaître et les
comprendre.
On apprécie ce commissaire qui râle, peine à parvenir à ses fins et se retrouve si malheureux de devoir conclure cette affaire.
Tout est dans le titre et pour peu que l'on connaisse les tragédies grecques, on trouve là l'un des grands drames revisités.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Ce premier livre a pour intérêt de présenter ce commissaire, personnage récurrent, mais il faut se pencher sur les suivants, comme Le Commissaire dans la Truffière, pour goûter et apprécier pleinement le style de Pierre Magnan.
Les dix premières lignes...
C'était une nuit du dimanche au lundi. Entre le bruit de la Bléone sur ses
galets et celui du torrent des Eaux-Chaudes, aux schistes jaune d'or,
Digne dormait dans le calme.
Les feux de signalisation clignotaient en pure perte. La circulation était nulle en
direction de Barrême, de Malijai ou de Barcelonnette. Aucun chien
n'aboyait. Les autorails colorés du CP étaient au repos dans la gare
déserte.
Au-delà des boulevards éclairés, au fin fond du cirque de nuit, sur les collines noires, vers les
séminaires, quartier résidentiel, une lueur furtive pointillait le
chemin de quelqu'un. Mais, entre ce quelqu'un et les deux torrents qui
soulignaient le silence en rabotant leur lit, il n'y avait âme qui
vive : il y avait âme qui meurt (...).
Quatrième de couverture...
Rue Prête-à-Partir, une nuit, un long cadavre vêtu d'un ensemble de sport
bleu ciel orné d'un grand Gentiane en lettres jaunes attend, en leur
barrant la route, les éboueurs de la ville de Digne. Jeannot Vial a été
assassiné. Six mois plus tard, c'est au tour de Jules Payan. Même
blessure à la tempe, provoquée par un galet. Peu de temps avant leur
mort, les deux victimes étaient devenues adeptes du vélo et semblaient
habitées d'un bonheur profond, mystérieux. Deux hommes beaux et jeunes.
Il y aura une troisième victime, puis une quatrième : la vieille
Adélaïde de Champclos, qui devait connaître l'assassin. Quant à
celui-ci, il tue la nuit, s'est beaucoup exercé au lance-pierres, et il
porte des vêtements et des chaussures de collégien d'autrefois.
C'est bien sûr le commissaire Laviolette qui mène l'enquête.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...