Auto édité - Août 2000
Tags : Hard Boiled Comédie Vengeance Détective privé Paris Années 2000 Humoristique Moins de 250 pages
Publié le : 30 juin 2005
Nicolas Amour est détective privé à Paris, il fait vivoter son agence affublé
d'une jeune et jolie secrétaire étudiante en droit, Suzanne, et d'une
chatte, Cylia. Les clients sont plutôt rares et lorsque Bernard
Berthier se présente pour une affaire d'adultère, c'est l'aubaine.
D'autant que l'homme est apparemment aussi riche que vieux, sa femme
aussi jeune que belle et donc, la solution toute trouvée : c'est lui
qui joue le rôle du cocu dans l'histoire...
M. Amour arpente donc les rues parisiennes muni de son appareil photo et découvre rapidement Olga Berthier en compagnie d'un gigolo gominé, bronzé à l'ultra-violet et au volant d'un bolide de compétition. Affaire rondement menée... pour l'instant.
De retour à son cabinet, il découvre un grand type affalé dans son canapé, qui fait office de salle d'attente, "plié là-dedans telle une carte routière dans une boîte à gants de Fiat 500". Il s'agit de Luis Balestro, étrange bonhomme à l'allure macabre qui
vient consulter à propos de la disparition de son frère... enterré au cimetière du Père Lachaise. Mais Luis ne croit pas à la mort de son
jumeau et sa sensibilité monozygote lui souffle que sa moitié est toujours vivante. Malgré ses doutes quant à la santé mentale de son
client, Nicolas accepte tout de même l'affaire devant le chèque signé de main de maître, mais également après que l'homme lui ait confié
avoir été aiguillé par le commissaire Lamarre, une vieille connaissance...
C'est d'ailleurs ce même Lamarre qui le convoque le lendemain matin à la morgue pour une
identification : on vient de découvrir un cadavre au fond d'une bétonnière, sur un chantier, et la seule chose qui soit encore
identifiable est une carte de visite au nom de Nicolas Amour, détective privé...
Pascal Lys ne s'embarrasse pas de préjugés et nous entraine dès le début de son
roman dans une triple intrigue loufoque et rocambolesque où les éléments se mettent en place sous une déferlante de jeux de mots en
tous genres. Car il les aime les mots, au point de les triturer, de les torturer, pour en sortie la substantifique moelle : calembours,
turlupinades, facéties et autres pitreries de style. Chaque phrase, chaque paragraphe est l'occasion d'une nouvelle trouvaille linguistique
qui accroche le sourire aux lèvres ; d'autant que son héros de détective est lui-même passablement déjanté.
Peut-être cette avalanche de bons mots nuit-elle parfois à la cohérence du propos, mais le réalisme de l'intrigue policière n'est pas non plus le
premier souci de l'auteur qui s'attache plus à l'exercice de style, s'octroyant parfois malgré tout, par la bouche de son narrateur,
quelques digressions, quelques considérations métaphysico-comiques sur l'époque qui l'entoure. Il la commente, la dissèque par petits traits
cinglants, s'attachant à quelques travers du petit monde d'aujourd'hui et à l'époque "folle" traversée à l'approche du troisième millénaire.
On n'est pas chez Audiard, il ne faut rien exagérer, mais le fourmillement indiscipliné de la langue de Pascal Lys laisse tout de même place à
quelques inventions qui méritent le détour. Un exercice de style fort délicat dont il se tire avec les honneurs...
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Pascal Lys n'en est pas son coup d'essai et ce roman (numéro 13) est le
premier qu'il décidera d'autoéditer. Depuis, deux autres récits ont vu
le jour : Petite Cures de Morts Fines (numéro 14) et Entre Deux Os (numéro 15), son dernier né, mettant à nouveau en scène le détective Nicolas Amour.
Pour de plus amples informations et pour pouvoir profiter de la lecture des
trois premiers chapitres offerts gracieusement, une seule adresse : son site perso.
Les dix premières lignes...
Il faisait partie de cette population de gens qui vous parlent à moins de
vingt centimètres du portrait. Non content de me faire partager les
relents de son dernier repas, il ne mâchait guère ses mots envers sa
tendre et chère. Et, si ces derniers lui venaient aisément, les
postillons aussi. À arroser de la sorte, on comprenait qu'il ne
souhaitait pas se mouiller lui-même... On sentait même que bien
d'autres choses devaient lui rester sur l'estomac. De là à penser qu'il
devait y avoir à boire et à manger dans tout ça...
À l'entendre, sa moitié le doublait (...).
Quatrième de couverture...
Les usages sont les usages.
Il semble de bon ton, lorsque vous écrivez un roman, de faire une page
arrière sans qu'on en sache véritablement le pourquoi. Certes, si les
gens ont payé un bouquin, ce n'est pas pour leur refiler une page
blanche, c'est sûr. Mais que leur dire ? Sous la contrainte de leur(s)
éditeur(s) ou pour faire plaisir aux marchands d'encre, beaucoup
d'auteurs tentent désespérément de torcher quelque chose qui se tienne,
mais si j'étais, moi, capable de résumer en une seule page
l'intégralité d'un de mes romans, je ne me fatiguerai pas à les écrire
et ne pondrai que des pages arrière pour mieux me mettre en avant. Sans
vouloir tirer à moi la couverture, je trouve préférable de prendre les
devants et de protéger mes arrières que de tartiner mou et de perdre
ainsi la face.
Je ne résiste pas, malgré cette quatrième de couverture, à vous présenter
tout de même le résumé que fait l'auteur de son roman :
Drogué à son insu, un détective se retrouve privé... de mémoire, le cadavre
d'une inconnue, nue, dans sa baignoire. Épaulé par un bras droit
gauche, une adorable secrétaire buvant ses paroles et un inspecteur de
la crim' passablement saoulant, il ira jusqu'à se mouiller lui-même
sans prendre de gants pour mieux se mettre dans le bain à son tour. Une
sale affaire pour l'amour propre. Et, là où la peau lisse s'emmêle, la
police ne tarde jamais à s'en mêler aussi...
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...