Liana Levi - Août 2003 - Traduction (anglais) : Fanchita Gonzalez Battle
Tags : Roman noir Polar social Quidam Amérique profonde Années 2000 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 1er mars 2006
Jake est au chômage. Comme tous les types de sa ville. La seule usine du
coin a fermé, sur décision de bureaucrates en costard cravate à des
kilomètres de là, et avec elle tout l'argent et l'espoir s'est barré.
Jake tourne en rond comme un lion en cage. Plus de boulot, plus de copine,
plus rien. Juste une colère noire. Il est mûr pour accepter n'importe
quel boulot.
Ken Gardocki, bookmaker et malfrat à qui il doit de l'argent et qu'il connaît depuis des lustres,
lui propose alors de tuer sa femme contre 5000 dollars.
Jake se découvre une absence totale de morale, il est beaucoup trop en
colère et avide de travailler pour avoir des cas de conscience. Et il
entame ainsi une carrière de tueur à gages.
En parallèle, Tommy, un de ses amis qui dirige une station-service, lui propose de l'engager à un salaire bien sûr dérisoire.
S'ensuit une aventure plutôt savoureuse, drôle et désenchantée, qui n'est pas sans rappeler Le Couperet,
de Donald Westlake, sur fond de société en décrépitude, qui laisse
crever les gens, gouvernée par des types en costard qui décident d'un
mouvement de tête de mettre une ville entière sur la paille en fermant
une usine.
Le personnage principal est plutôt surprenant, paradoxe entre une honnêteté scrupuleuse quand il s'agit de
travailler au magasin de Tommy, et une absence totale de scrupules
quand il s'agit de tuer des gens pour de l'argent.
Tout ça est écrit avec beaucoup de légèreté, malgré la noirceur du thème. Ça se lit très bien.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Sur le thème du type poussé au crime par la société, le chômage etc. essayez donc du côté du Couperet, de Donald E. Westlake, ou pourquoi pas aussi Le Concasseur, d'Otto Friedrich.
Les dix premières lignes...
J'étais dans le bar de Tulley et je regardais un match des Bills avec mon
copain Tommy et Jeff Zorda, j'avais parié cent dollars sur les Bills.
On en était au troisième quart-temps, l'équipe défensive menait par 21
à 0 et les Bills n'attaquaient pas sérieusement, mais c'était longtemps
avant les licenciements, et perdre un billet de cent, ça n'était pas la
fin du monde. Bref, derrière la tête de Jeff, il y a avait une télé qui
transmettait le match avec à peu près dix secondes d'avance sur les
autres, je voyais donc ce qui allait se passer avant tout le monde. Au
début, je me contentais de déconner, mais j'ai dit :"Hé ! Je parie que
je peux deviner les cinq prochaines actions (...)."
Quatrième de couverture...
Une petite ville américaine ravagée par la fermeture de l'unique usine.
Un héros qui perd non seulement son travail, sa télé, son aspirateur,
mais aussi sa petite amie. Pour ne pas perdre en plus sa propre estime,
il est prêt à accepter n'importe quel "petit boulot", y compris celui
qu'un bookmaker mafieux lui propose. Un portrait au vitriol de
l'Amérique des laissés-pour-compte.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...